La langue
berbère est l'une des plus anciennes langues de l'humanité. Elle
est, actuellement, parlée par les autochtones de 'Afrique du Nord. M.
Henn thole, diplômé de l’institut d’Ethnologie et de l’Ecole
d'Anthropologie de l'université de Paris, écrit dans Son livre
Les Touaregs du Hoqgar:
Malgré les invasions puniques, romaines, vandales,
byzantines (ajoutons
arabes), la langue libyenne ne semble pas avoir été altérée
par las influences étrangères et n'a fait que retenir de
chacune quelques termes qu'elle a adoptés. Dans Sa forme
moderne. c'est-à-dire berbère. elle est encore parlée dans les
oasis égyptiennes de Siouah et d’Augilia. à Sokna dans le Djebel
Nefouza, à Djerba, dans l’Aurès, en Petite Kabylie, aux environs
de Lalla Marnia. dans de nombreuses tribus au Maroc,
en particulier chez les Chleuhs, dans certaines villes
sahariennes comme Ghadamès. Glot, Ouargla, au MZab, dans quelques
oasis de la Saoura et, enfin, chez les Touaregs.
Les
habitants de toutes ces contrées citées par M Henri Lhote, sont les
descendants de ce peuple berbère qui, dès l'époque de la formation
des premières sociétés humaines, occupa la partie du Nord de
l'Afrique qui s'étend de la Mer Rouge aux îles Atlantiques et du Niger
à la Méditerranée.
De
récentes découvertes anthropologiques nous permettent maintenant de
mieux expliquer l'origine et la provenance du peuple berbère. A la lumière
de ces découvertes, il semble que ce peuple pourrait être considéré
comme la souche d'où se seraient détachés les rameaux humains qui
forment, actuellement, les diverses races blanches du Globe. Des
anthropologistes éminents s'accordent, en effet, pour placer le berceau
de humanité an Afrique. C'est ce qui ressort des travaux,
notamment du Professeur Leakey au Kenya et au Tanganyika
M. Eugène Guernier, Professeur
à l'institut d'Etude Politiques de l'université de Paris rapporte dans
son livre L'apport de l'Afrique à la pensée humaine les
renseignements, qu'il a recueillis du Professeur Leakey lui-même, sur
les
conditions dans lesquelles il fit la découverte qui l'amena à
considérer que l'Afrique a été le continent de l'apparition des premiers
hommes. C'est, écrit-il, dans l'île Kusimu, prés de la
rive orientale du lac Victoria, non loin de la ville de Kisamu, au bord
d’une fracture de mille mètres de hauteur, que le Professeur
Leakey a découvert la mâchoireinférieured'unhominien, remontant à vingt
millions d'années. L 'être reconstitué, en fonction de cette mâchoire,
a reçu le nom de Proconsul Africanus. Ce fossile représenterait le
passage le plus typique d'un être non hominien à l'homme.
Par ailleurs, Rober et Marianne
Cornevin écrivent dans leur Histoire de l’Afrique: ….que les plus récentes
et spectaculaires découvertes de fossiles humains aient eu lieu en
Afrique, n'a donc rien d'étonnant. L'Afrique représente vraiment, dans
l'histoire de l’humanité, l'ancien continent par excellence, celui où
ont vécu et
lentement évolué les plus lointains ancêtres de
l'homme. Toujours dans le même livre ils
déclarent : Si l'intérêt de l'étude du Pleistocéne africain
dépasse de beaucoup le cadre du continent lui-même, la période appelée
Holocêne, qui débute autour de dix mille ans avant Jésus-Christ, présente
également une valeur universelle du fait qu'elle aboutit au développement
d’une
civilisation raffinée dans la région géographiquement
privilégiée de la vallée du NiL.
L'HistoireEgyptienne,en
continuité directe avec la préhistoire, débute aux environs de 3200.
Cette date marque aussi le commencement de l'histoire du monde.
Poursuivant leur étude de l'évolution humaine, Robert et Marianne
Cornevin ajoutent: C'est seulement à
la fin du troisième Pluvial Gamblien qu'apparaît de façon certaine
l'homo sapiens ou néanthropien, dernier maillon de la longue chaîne
qui a conduit des australopithécidès aux néanderthaliens, en
passant par les pithécan-thropidés.
EVOLUTION DES ESPECES: L'AFRICAIN CONFIRME DARWIN
Il
faut souligner le trait que l'Afrique est le seul continent où
tous les fossiles, correspondant aux divers stades d'évolution
de l'humanité, ont été découverts et où la doctrinetransformistedeDarwin, demeurée très longtemps
très théorique pour l'espèce humaine, a pu être démontrée "sur
pièces". Elle occupe donc une situation privilégiée dans
la connaissance des premiers âges du monde, Partant de ces données,
il est permis de penser que la diversité raciale s'est produite
au cours des siècles de la période Glaciaire. Au cours de leurs
migrations à travers le monde, certains groupements humains, influencés
par les conditions climatiques, par les modes de nutrition et
d'activité, par l'angle de rayonnement solaire, se sont différenciés
en race noire au coeur de l'Afrique, en race rouge dans les Amériques,enrace jauneen
Extrême-Orient et en race blanche dans l'hémisphère australe et
en Afrique du Nord, régions assez tempérées pour ne pas avoir
influencé la pigmentation de la peau. Les rameaux de race blanche
de ces contrées semblent être à l'origine des diverses lignées
blanches du Globe. Ceuxdel'Hémisphèreaustralese seraient
dispersés dans les contrées de l'Océan Indien et de l'Australie,
alors que ceux du Nord de l'Afrique se seraient dirigés, les uns
vers le Nord-Est jusqu'au Népal, les autres au Nord-Ouest jusqu'aux
pays scandinaves. Au cours des millénaires, des brassages se seraient
produits entre ces tronçons primaires les métissages entre Noirs
et Blancs auraient produit la famille sémitique. Le rameau du
Nord-Est, Indo-Iranien, par métissage avec la race jaune, aurait
été à l'origine de la famille mongolique.
Il est donc possible d'affirmer que l'Afrique
fut non seulement le centre de l'apparition de l'homme, mais aussi son
centre d'évolution et de dispersion. Citons à ce sujet une
communication que le Professeur
Sud-Africain C.Van Riet Lowe, directeur
de l'Archeological Survey à('UniversitéduWitwatersrandà Johannesburg, a adressée, le
3 juillet 1950, à "l'Association Sud-Africaine pour l'Avancement
des Sciences", tenant ce jour-là séance à Salisbury, Rhodésie
du Sud M. Van Riet Lowe s'exprime en ces termes :
Comme préhistorien, je vois l'homme se développant
lentement depuis son
origine, un climat uniforme recouvrant l'Afrique,
jusqu'à ce que, après un
grand nombre de millénaires et beaucoup de vicissitudes, il gagne
l'Europe du Nord, l'Asie à l'Est et le Cap au Sud, voici plus d'un
million d'années. (..) Pendant des centaines de milliers d'années qui
s'écoulaient entre l'apparition de l'homme en Afrique et son occupation
d'une partie de l'Europe du Nord et de l'Asie de l'Est, l'Afrique se
maintint comme le plus grand et le plus important théâtre sur lequel
se jouait le drame de l'évolution humaine. J'avance cette prétention
sans hésitation.
Précisons que cette communication du
Professeur C, Van Riet Lawe a été rapportée par M. Eugêne Guernier
dans son livre L'apport de l’Afrique à la pensée humaine, qui
affirme lui-même dans ce même livre:
Les doutes ne sont plus permis. L 'Afrique,
en l'état actuel de la science, peut être considérée, non seulement
comme le berceau de l'homme et de sa conscience, mais encore comme
l'atelier où » l'homo Faber» a fait les premiers outils dont il
a diffusé l'usage à travers l'Europe et l'Eurasie, C'est aussi en
Afrique que devaient naître plus tard "l'homo artifex" et
"l'homo sapiens'.
Ces
affirmations de savants
anthropologistes, dont on ne peut nier
l'autorité en ce domaine, nous permettent de déduire, en toute
logique, que les premières formations sociales se sont constituées au
Nord de l'Afrique, ainsi que les premiers moyens d'expression.
LES
BERBERES A L'ORIGINE DES RACES BLANCHES?
M.
Eugène Guernier, toujours dans son livre L'apport de l'Afrique à la
pensée humaine, parlant de cette expression de la pensée, écrit :
Peut étre l'Africain, ayant vécu pendant des
millénaires dans la béatitude d'une conscience naissant au cœur
d'une société encore dans l'enfance de son grégarisme, s'est-il
contenté de formes d'expression plus archaïques,mais schématiques jusqu'au jour, beaucoup plus près de
nous, où il utilisera, comme parfois en Afrique du Sud, des signes
vocatifs, tandis que, plus tard, l'Egyptien usera de signes idéographiques
comme les hiéroglyphes et que le Berbère inventera, lui aussiun certain nombre de signes vocatifs
dits "Tifinar".
Il
apparaît donc, en s'appuyant sur toutes ces données, scientifiquement
établies, que. le groupement humain, établi en priorité au Nord de
l'Afrique, est bien le tronc, Si l'on peut s'exprimer ainsi, de la généalogie
humaine, d'où se seraient détachées les lignées blanches de l'Europe
et de l'Asie.