
Une statue à l'effigie de la Kahena a été élevée à Khenchela en 2003.
Kahena (signifiant « prêtresse » , « devineresse » en arabe), de son vrai nom Dihya ou Damya (en tifinagh : ⴷⵉⵃⵢⴰ), est une reine guerrière Amazigh zénète des Aurès qui combattit les Omeyyades lors de l'expansion islamique en Afrique du Nord au viie siècle.
Plusieurs femmes ont écrit des romans sur la Kahena au xxe siècle et plusieurs penseurs disent que c'est une des premières féministes bien avant le Moyen Âge et une des premières reines guerrières de l'Histoire. De nombreux auteurs la considèrent comme juive, d'autres comme chrétienne et Ibn Khaldoun lui attribue des pouvoirs surnaturels.
Pour les Amazighs des Aurès, elle s'appelait Dyhia Tadmut qui veut dire la belle gazelle en Tamazight. D'autres Chaouis disent Damya, qui vient du verbe edmy en Tamazight, qui signifie devineresse6. Les écrivains en langue arabe au Moyen Âge rapportent le nom de Dihya et le surnom de Kahina à l'exemple d'Ibn Khaldoun. La majorité des écrits sur cette femme reprennent son surnom Kahena dans les récits historiques ou littéraires.
Le surnom Kahena a plusieurs significations en arabe, en hébreu ou en grec. En arabe, Kahena désigne une devineresse ou une sorcière, ce qui est péjoratif pour certaines interprétations. En grec, Kahena est tiré de Karina qui signifie être pur. En hébreu le mot est proche de Cohen qui a un sens de prêtre. (En français, le nom Corinne a le sens d'être pur). La présence de deux des six anciennes nécropoles réservées aux Cohanim en Afrique du Nord qui se trouvaient à Biskra et à Bône pourraient être reliées à la famille de la Kahena.
Dans la région des Aurès, les chaouis l'appellent Yemma El Kahina (maman Kahina) et plusieurs chansons lui sont dédiées dans le terroir chaouis, soit en arabe soit en chaouis. Le groupe le plus connu de la ville de Batna et en Algérie portait le nom de El Kahina dans les années 1980.
La conquête de l'Afrique du Nord est décidée par le chef de la dynastie omeyade, Muawiya Ier. À l'aube de l'invasion, l'unité politique et administrative de la Tamazgha orientale et centrale (les Aurès, actuellement à l'est de l'Algérie et à l'ouest de la Tunisie) était en grande partie réalisée par Kusayla7, chef de la résistance à la Conquête musulmane du Maghreb (règne de 660 à 686). Kusayla, converti à l'islam, entre en conflit avec Oqba Ibn Nafi Al Fihri, général de l'armée des Omeyades.
À son décès en 686, Dihya prend la tête de la résistance. Elle était issue de la tribu des Djerawa, une tribu Amazighe zénète de Numidie, selon les chroniqueurs en langue arabe au Moyen Âge. Fille unique, elle aurait été élue ou nommée par sa tribu après la mort de son père8.
Dihya procéda à l'appel de nombreuses tribus de l'Afrique du Nord orientale et du Sud pour déclencher la guerre contre les Omeyades.
Elle défait par deux fois la grande armée des Omeyyades grâce à l'apport des cavaliers des Banou Ifren.
Elle règne sur tout l'Ifriqiya pendant cinq ans. Vaincue en 693 par Hassan Ibn en N'uman dans la dernière bataille contre les Omeyyades, elle se réfugie dans l'Amphithéâtre d'El Jem.
Elle est enfin faite prisonnière, puis décapitée au lieu dit Bir El Kahina. Les chefs de l'armée Omeyades envoient sa tête en trophée au calife Abd al-Malik en Syrie.
Dihya sera la seule femme de l'histoire à combattre l'empire omeyyade. Les Omeyyades demandent aux Zénètes de leur fournir douze mille combattants pour la conquête de l'Andalousie comme condition à la cessation de la guerre.
L'intervention de Musa ben Nusayr règle le problème avec les Berbères en nommant Tariq ibn Ziyad à la tête de l'armée zénète et des autres Berbères12. Son fils devient gouverneur de la région des Aurès et par la suite sa tribu aura un pouvoir lors[Quoi ?] des Zirides dans les Aurès.