C’est un pionnier du mouvement revendicatif amazighe, originaire du Sud-Est, qui vient de tirer sa révérence, le jeudi 5 décembre 2019. Un homme discret, qui n’aime pas les feux des projecteurs. Militant engagé pour la cause amazighe. Un homme respecté de tous, généreux et convivial. Hha Oudadess, Alias Mohamed, est né en 1947 au Maroc. Il est issu d'une famille nombreuse, qui a connu des hauts et des bas. Il suit ses études primaires et secondaires à Azrou, au Moyen Atlas. Bachelier en 1965, il devient instituteur de 1965 à 1967, puis rejoint l'École Normale Supérieure de Rabat en 1967. Il est ensuite enseignant au lycée de Rabat puis au C.P.R. de la même ville, et prépare une Thèse de 3ème cycle (mathématiques) à la faculté scientifique de Rabat. En 1983, il obtient un Ph.D en mathématiques pures à l'université de Montréal. De 1983 à 2005, il effectue sa carrière à l'École Normale Supérieure de Rabat. Retraité depuis fin août 2005, l'auteur compose d'abord en français sur sa culture et son identité amazighe. Puis, sur l'instigation d'amis, il se met à sa langue maternelle, Tamazight, pour laquelle il dédia sa vie, il en a fait sa raison d’être.
Hha nous a quitté, sans avis préalable. Nous sommes tristes. Très tristes. Sa maison à Rabat servait de refuge et de repère à tous les militants qu’il recevait avec générosité et optimisme : il était convaincu que la cause triomphera, quels que soient les obstacles qui seront dressés devant elle. Le temps lui a donné raison.
Pionnier, il faut le souligner, Hha est l’un des premiers intellectuels amazighs qui m’a accordé un entretien pour le journal TIDMI, puis le journal Agraw Amazigh, où il a exposé ses positions et ses convictions sur la politique linguistique du l’Etat. C’est aussi l’un des premiers contributeurs à la page « Spécial tamazight » du journal Al Bayane, durant les années 90. Hha a aussi participé à l’animation de missions dans la radio amazighe, sur instigation du journaliste Saïd Bajji. Il a également contribué par des articles aux site : www.amazighworld.org. Ses actions ne concernent pas uniquement les médias ; il a donné plusieurs conférences dans le cadre d’activités organisées par le tissu associatif amazighe.
Hha est un ami et un frère. Agréables furent les discussions et échanges que j’ai eus avec lui dans sa maison à Rabat- Hassane. Sur l’évolution du combat amazighe au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Lybie, à l’Azawad et aux Iles Canaries en plus de la Diaspora amazighe en occident.
En cette occasion douloureuse et triste, je tiens à présenter mes condoléances les plus attristées à son frère Hmad, médecin à Aghbala, à sa sœur, sa mère Zahra, et à tous ses frères. Puisse le seigneur accueillir le défunt en sa sainte miséricorde. Je présente aussi mes condoléances à tous ses amis, en l’occurrence, le Docteur Youssef Aggouri, neurochirurgien à Meknès, Mohamed Ajaâja, Mimoun Ighraz, Kabiri Mohamed, Abdelmalek Hamzaoui, Saïd Bajji (de la radio amazighe) et Mohammed Boudhan.
Hha nous a donné l’exemple de résistance et de persistance. Il a toujours refusé d’être soudoyé. Il a vécu en homme libre, en amazighe debout, qui a refusé tous les compromis.
Reposes-en paix Hha.
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Commentaire N° : 1 Par: id.Bawziki Le : 2019-12-23 Titre: S seulement il peut servir d'exemple à beaucoup...beaucoup.. Pays: France
Toutes nos condoléances à la famille de Ha Oudadess. Un visionnaire en misant sur le triomphe de la cause, c'est bien dommage qu'il n'a pas eu le temps de voir l'ennemi de cette cause "Gaïd" disparaître . Hha comme la plupart des Amazighs est passé par la case "soumission", c'est grâce à son désir de connaissances, qu'il a compris que les berbères ne sont pas des êtres inférieurs aux arabes tout au contraire ils sont d'intelligence supérieure, en plus de cela ils sont les plus légitimes à prendre en charge le destin de leur nation . Il leur manque juste un fédérateur, ce n'est ni Allah ni le seigneur, mais un homme ou une femme dans lequel tous les Amazighs peuvent se reconnaître, une sorte de guide comme "Mao".
Il faut rendre hommage à Hha de s'être vite accaparé de son véritable nom Amazigh "Oudadess". Déjà si beaucoup prennent cet exemple à leur compte on aura fait un pas en avant.
Commentaire N° : 2 Par: Umimun Le : 2019-12-24 Titre: Ur nenny ak inttu .... Abridh nnek ag n teddu Pays: Austria
Life is eternal, and love is immortal, and death is only a horizon; and a horizon is nothing save the limit of our sight. RWR.
Hha ur immuth.... Acku izdhegh g wulawen dh ikhfawen nnekh July.
Mes condoléances à toute la famille OUDADESS.
Son militantisme continu à survivre dans tous les Isqifens, Imi n'Ighrem,Tiwssaden, les rues et ruelles du quartier Hassan comme les autres lieux que le défunt a traversé.
Si il y a une vie après la mort, les ancêtres sauront mieux l’accueillir.