TIMANIT I TMURT N IQVAYLIYEN
MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE
M—A—K
CONFERENCE DE PRESSE SUR LES LEGISLATIVES
DU 17/05/2007

Les législatives qui viennent de se dérouler en Algérie semblent retenir l’attention davantage par leur taux d’abstention record (65%) que par le jeu des chaises musicales auquel donne lieu d’habitude ce genre de consultation. Ainsi, dans l’absolu, c’est toute la légitimité de la future Assemblée parlementaire qui est en cause et par voie de conséquence celle du gouvernement qui en sera issu et ce, que l’on assiste dans les jours à venir à un remaniement ministériel ou à la nomination d’un nouveau premier ministre.
Dans tous les cas de figure, la Kabylie qui ne cesse de plébisciter l’option d’une solution d’autonomie régionale qu’elle réclame pour elle-même depuis six (06) ans maintenant, en refusant de se rendre aux urnes à toutes les élections qui se sont déroulées depuis le printemps noir, considère ces législatives comme nulles et non avenues. Elle ne se sent pas concernée par la danse des pantins qu’agitent les marionnettistes du régime en pays kabyle.
Le MAK qui a appelé à ne pas voter à cette mascarade électorale remercie le peuple kabyle d’avoir boudé, massivement, une fois de plus, une élection dont l’objectif, tout le monde l’aura compris, est le renouvellement de nos chaînes, la reconduite de la politique d’arabisation, d’islamisation et de répression qui a mené aux massacres de 2001 en Kabylie.
La nouveauté dans la consultation du 17/05/2007 est le taux d’abstention à « l’échelle nationale », ce qui tendrait à y noyer la Kabylie qui n’aurait plus de spécificité politique à faire valoir sur le reste du pays. Que de tels raccourcis ne fassent pas perdre de vue l’essentiel :
1 – Le taux de participation en Kabylie même doublé à 20h, alors qu’il n’était que de 8% à 18h et tout le monde sait qu’on ne vote que le matin, reste inférieur de 20 points par rapport à celui déclaré pour toute l’Algérie.
2 – L’abstention, qu’elle soit réelle pour des raisons de lassitude ou maquillée pour des raisons de luttes de succession à la tête de l’Etat, ne peut être assimilée à celle de la Kabylie où le geste citoyen est porteur d’un projet politique exprimé et assumé collectivement, un geste porteur d’une revendication claire du droit du peuple kabyle à exister, à être reconnu et à jouir de ses prérogatives à travers ses propres institutions comme son parlement et son gouvernement régionaux.
Malgré la multiplication de candidatures dans la région, y compris celles agréées en toute illégalité, pour mobiliser l’électeur kabyle, le régime en est resté pour ses frais. Ceux qui se sont portés candidats pour répondre à la demande du pouvoir leur ayant promis un « quota » de sièges se sont réveillés floués. Dans l’impitoyable jeu politique auquel ils se sont adonnés, ils apprennent à leurs dépens qu’en contrepartie des faits d’allégeance on n’obtient que ce que l’on vaut. De ce fait, la politique des quotas a été rigoureusement respectée au profit du client local le plus fiable du point de vue du clan dominant au sommet de l’Etat.
La Kabylie soumise depuis 1963 à une politique de dépersonnalisation et de destruction menée conjointement par le régime et l’islamisme a intérêt à ramasser ses forces et ses enfants pour, dans un premier temps, résister puis se construire l’avenir qu’elle mérite. Il est nécessaire que les divisions cessent dans le camp des forces acquises à la défense des intérêts supérieurs du peuple kabyle.
LE MAK qui prépare son congrès pour le 1er août 2007 invite tout un chacun à rejoindre ses rangs pour un projet cohérent garantissant à la Kabylie un futur de paix, de liberté, de justice et de solidarité, de prospérité et de modernité. A cet effet, après avoir adopté le PAK (Projet d’Autonomie de la Kabylie) en avril 2003, il rend publique son avant-projet de Charte des Droits de la Kabylie (CDK) et du peuple kabyle.
En Kabylie, il n’y a désormais que deux conceptions de l’avenir : celle des tenants du renforcement du régime et qui vont siéger au parlement à Alger et celle du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie. Le choix est enfin simple et clair. Les élections législatives viennent de nous révéler le poids des deux camps.
Kabylie, le 21/05/2007
Ferhat Mehenni, Porte-parole
MAK