Résolution Politique du Conseil National du FFS Par FFS, AmazighWorld.org Date : 2007-09-21 Alger, Le 27 juillet 2007
Le conseil national du Front des Forces Socialistes, réuni en session ordinaire les jeudi 26 et vendredi 27 juillet 2007 et après un large débat, a adopté la résolution politique suivante :
Le pays est dans l’impasse. Le régime n’a ni la volonté et ni la compétence pour impulser une démarche d’ouverture sur la population. Bien au contraire, depuis la débâcle politique et électorale du 17 mai 2007, les tenants du système accentuent les pressions sociales sur la population.
Malgré une aisance financière sans précédent, les Algériens continuent de subir les politiques anti-sociales qui les enfonce de jour en jour dans la misère, la précarité, le chômage et le désespoir.
Mis à part les décideurs et leurs relais maffieux qui se partagent les richesses nationales, le pays continue à perdre ces cadres qui préfèrent l’exil à l’indignité tandis qu’une partie de sa jeunesse reste tentée par des aventures suicidaires de toute sorte.
Ce constat est le vécu quotidien de la majorité des citoyens.
Au sein même des tenants de ce « système » on fait aujourd’hui le constat de son inefficacité et de son fonctionnement à vide, de sa régression vers des archaïsmes qui minent la société et d’un « Etat » de plus en plus réduit à celui des appareils sécuritaires.
Le conseil national du FFS constate :
Sur le plan politique :
Le pays traverse une situation particulièrement dangereuse. Les indices d’une explosion politique et sociale à grande échelle sont visibles. Les Algériens ne trouvent de possibilités d’écoute et d’expression de leurs ras le bol et leur désarroi que dans la défiance électorale et la révolte.
Au lieu d’une écoute responsable de tant de révoltes et d’alertes populaires, le pouvoir continu de pratiquer la politique de la peur et de l’insécurité, du chantage et de la corruption.
Sur le plan sécuritaire :
La recrudescence de la violence ces derniers mois prouve l’échec des politiques sécuritaires menées depuis le coup d’Etat militaire de 1991. La politique de gestion et de régulation de la violence, doublée d’une terreur aux relents sectaires et racistes expose le pays aux dérives et aux aventures.
La stratégie de la terre brûlée faite d’incendies volontaires, de volontaires, de bombardements à proximité des habitations, de multiplication de vrais-faux et de faux vrais barrages dans la région de Kabylie, soulèvent des inquiétudes et des interrogations.
Sur le plan économique :
L’absence d’une stratégie de développement national cède la place à l’improvisation économique.
Le pays est méthodiquement dépossédé de ses richesses et de son patrimoine national.
Les promesses de mise à niveau des entreprises publiques, de création d’emploi et de construction de logement se sont avérées fausses et irréalisables.
L’illégitimité des institutions, la corruption qui se généralise, le sectarisme et le régionalisme qui dominent les relations « institutionnelles » risque d’hypothéquer définitivement l’avenir de la population.
En dehors de la direction de l’UGTA devenu un cercle de la rapine, l’alliance présidentielle qui sert de façade institutionnelle, des « partis politiques » ayant acceptés de siéger dans les institutions sans aucun mandat populaire en contre partie d’une incorporation dans les affaires et la corruption, la majorité du peuple algérien vit une situation économique et sociale insoutenable.
Sur le plan social :
De larges couches de la société sont réduites au statut d’indigènes et de misérables.
Les augmentations décidées sur les prix des produits de première nécessité à la veille de la rentrée scolaire, du mois sacré de Ramadhan et de la fête de l’Aid sont vécu par les algériens comme un chantage alimentaire voire une répression sociale.
La population est livrée à elle-même. Les fléaux sociaux, les crimes, les suicides, la prostitution, la drogue prolifèrent à une allure inquiétante et contaminent tout le pays.
Sur le plan des droits de l’homme :
La situation des droits de l’homme est catastrophique. Le droit à la vie, premier des droits n’est pas garanti. Des dizaines de victimes civiles et militaires tombent chaque semaine.
Les libertés individuelles et collectives sont inexistantes et le pays vit toujours sous le régime de l’état d’urgence. La capitale du pays est interdite à toute manifestation politique de l’opposition et des organisations autonomes.
Alors que la situation se dégrade dangereusement dans tous les domaines, les différents cercles du pouvoir, s’affairent à partager la rente et à négocier les successions et les alternances internes au sérail.
Le constat ayant été fait que ce régime n’a ni la volonté, ni la compétence pour impulser des réformes qui modernisent le pays et le restitue à ses habitants.
Convaincu que seule une mobilisation de toutes les forces démocratiques et autonomes autour d’un contrat pour alternative démocratique et sociale, est capable de rendre espoir à la population.
Le Front des Forces Socialiste considère qu’il est du devoir de toutes les forces éprises de paix et de démocratie d’agir pour que l’impasse du régime ne soit plus une impasse pour le pays.
Le FFS appelle l’ensemble des citoyens, les acteurs sociaux autonomes, les personnalités politiques crédibles, les universitaires et les associations indépendantes, les femmes et les jeunes à faire de la rentrée sociale prochaine un moment d’action en faveur de la démocratie.
Le FFS appelle l’opinion internationale à agir pour garantir le respect des droits de l’homme, les principes de la bonne gouvernance et à soutenir les forces démocratiques du pays.
Le Conseil National du FFS
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