TIMANIT I TMURT N IQVAYLIYEN MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE M---A---K LOI ARABISANT LA GRAPHIE AMAZIGHE
Après avoir passé en revue les délibérations du 1er Conseil National du MAK tenu le 08/11/2007 à Ighil Ali, et salué le climat démocratique qui l’avait caractérisé, la 1ère réunion, le 15/11/2007, du Secrétariat Exécutif qui a eu lieu à Vgayet s’est félicité de la nomination de M. Mouloud MEBARKI comme Secrétaire Général et l’élection de M. Mohand Larvi TEYYEV au poste de Président du Conseil National. En plus de la campagne de rejet des élections du 29 novembre qui a déjà débuté par l’affichage de l’appel rédigé à cet effet, un plan d’action à court et moyen terme du MAK a été adopté et une commission préparatoire du 20 avril 2008 a été mise sur pied.
Le MAK, apprenant par voie de presse le dépôt d’un projet de loi, par des députés de l’Alliance présidentielle, visant à arabiser la graphie amazighe, exprime l’indignation et la révolte de la majorité du peuple kabyle contre un tel acte.
Le MAK exige le retrait pur et simple de ce projet de loi et appelle tous les Kabyles à rester attentifs à l’évolution de la situation qui ne manquera pas de se dégrader si d’aventure une telle loi viendrait à être votée.
Arabiser la graphie amazighe est d’une extrême gravité. C’est une atteinte à la dignité des Amazighs en général et du peuple kabyle en particulier. C’est un acte de colonialisme culturel, de racisme envers notre identité. En 132 ans de colonialisme en Algérie, il n’était jamais venu, à la France, l’idée de franciser la graphie arabe. Israël si tant décrié chez nous comme étant le diable en personne n’a jamais eu l’idée d’hébraïser la graphie arabe. Une loi se confectionne pour officialiser une pratique répandue et non pour l’interdire. La graphie latine est jusqu’ici la règle puisque les tenants de la langue arabe n’ont jamais eu pour souci de respecter ou de promouvoir la langue amazighe. Ce qui s’apprête à se commettre contre elle est criminel.
Le MAK dénonce cette provocation et se demande si, derrière cet acte, il n’y aurait pas de nouveau un plan diabolique pour mettre la Kabylie à feu et à sang ? C’est en effet, ce qui s’était passé en 1998, lorsque remettant en application une loi sur la généralisation de l’usage de la langue arabe, enterrée par le défunt président Boudiaf, on avait préparée la Kabylie à descendre dans la rue, surtout en ayant pris le soin d’aggraver le climat d’effervescence par l’assassinat de MATOUB Lounes.
Soucieux de l’avenir de liberté et de dignité de la Kabylie ainsi que de la préservation de ses droits légitimes en tant que peuple autochtone, le MAK met en garde les « décideurs » du pays sur les graves conséquences que cette nouvelle provocation ne manquera pas de générer, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Ce projet de loi qui fait appel à la corruption des enseignants de langue amazighe avec l’octroi de salaires cossus pour tous ceux qui s’y plieraient, est une autre atteinte grave à l’honneur et à la dignité humaine.
Le MAK qui déclare, d’ores et déjà, cette loi nulle et non avenue appelle tous les peuples amazighs d’Algérie en général et le kabyle en particuliers à résister à cette forfaiture. Attaché aux valeurs démocratiques, le MAK espère que le bon sens finisse par l’emporter chez ceux qui ne semblent pas se rendre compte de la gravité de leur acte à travers ce dépôt de projet de loi violant les droits de l’homme. Kabylie, le 17/11/2007
P/ Le MAK, Ferhat MEHENNI, Président.
Dimanche 18 novembre 2007
