Par YAHIA YANES, AmazighWorld.org Date : 2014-04-11
L’interdiction par les autorités de la conférence que devait tenir Mouloud Mammeri sur les « poèmes Kabyles anciens » le 10 Mars 1980 a soulevé une vague de protestations à travers toute la Kabylie frustrée qu’elle était par le déni d’identité qu’elle subissait depuis de nombreuses années.
La Kabylie, longtemps stigmatisée et marginalisée par l’arabo-baathisme qui avait pris en otage tout le pays, s’est révolté et a démontré aux tenants du Parti unique que nul ne pouvait attenter impunément à son existence ni à celle de ses composantes que sont sa langue et sa culture.
La révolte, menée d’abord par les étudiants et les lycéens, s’est propagée pour être portée avec enthousiasme par toutes les franges de la population kabyle, puis par Alger où parvint de Tizi Ouzou l’écho de la colère estudiantine.
Les manifestations s’amplifiaient de plus en plus pour toucher d’autres wilayas du pays.
Aux revendications identitaires légitimes de la Kabylie, allaient s’ajouter celles qui réclamaient la démocratie et le respect des droits de l’homme. L’expression longtemps muselée se libéra pour crier toute sa haine envers les tenants d’un pouvoir arbitraire, despotique et corrompu.
Le Pouvoir aux abois surpris par la tournure prise par les évènements, usa de tous les subterfuges pour discréditer le mouvement.
Il utilisa tous ses moyens médiatiques (TV, Radio, Presse écrite) pour imputer à la Kabylie toutes les tares du système.
Rien n’y fit, la révolte venait des entrailles de la Kabylie longtemps opprimée et le peuple kabyle tout entier soutenait mordicus les manifestations.
Le saccage et la violation des franchises universitaires par les brigades de police et de gendarmerie offrirent à la Kabylie une date symbolique à laquelle tous les militants de la cause pourraient dès lors se référer.
Le Printemps Berbère, ainsi symbolisé par la journée du 20 Avril 1980, devait rester dans l’histoire du pays comme le précurseur qui allait allumer quelques années plus tard le feu des révoltes de Constantine et du grand soulèvement populaire de 1988 qui bouleverseraient d’une façon dramatique le paysage politique et social du pays.
* Tafsut ass n lḥeq.
Sγur: YEḤYA YANES.
Win ittun mačči seg-neγ
Amek ara iffeγ
Assen ur icbi ussan
Ddmeγ amaru ḥesleγ
Ma ad ruγ ma ad ferḥeγ
Lbaṭel d lḥeq d inigan
Si tama n lḥeq i d-refdeγ
Γer tama lbaṭel ad rejmeγ
Azref labud a d-iban.
* * * * * * * * * * * *
Aẓar-im d aqdim illa
Γas inṭel iγba
Imeqqi-d anda nniḍen
Ass n lḥeq mi id-isteqsa
Tasusmi n tmara
Irẓa-as leqyud fuken
Yusa-d ujeğğig ifsa
Nesraḥ-it meṛṛa
Σecrin yebrir mechuren.
* * * * * * * * * * * *
Σecrin yebrir mechuṛen
Deg-s id-marren
Wulawen tγum tagut
Arrac tullas imγaren
Iγallen akk imagdayen
Σemmden i leqḍiε n tefrut
Ṣebṛen mačči di ksanen
Ulamma jerrḥen
Ḥlan mi id-tezzi tefsut.
* * * * * * * * * * * *
Ass n lḥeq iğğa-d ussan
Γas ur msawan
Ugar rnan-d aγilif
Tiγmert n umusnaw ibnan
Zznazel illan
Γur-s id-wehhant asurrif
Rnu ddem-d si ṣṣbeṛ ilhan
Si zik d ayen illan
Susmen neγ hedren kif kif.
YAHIA YANES.
(Journaliste, poète et écrivain, chercheur en langue et culture amazighes,directeur de publication des éditions '' Identité '').
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