C'est la première fois que l'État marocain reconnaît sa culpabilité devant les instances internationales. Selon l'Organisation Tamazgha, c'est le ministre de la justice himself , Mohamed Bouzoubaâ, qui a confirmé l'existence d'une circulaire interdisant certains prénoms, le mercredi 10 mai 2006, devant les experts du Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CESCR) des Nations Unies à Genève, lors de l'examen du troisième rapport périodique de l'État marocain.
Cette circulaire est l'uvre de l'ancien ministre de l'intérieur, Driss Basri et l'homme fort de l'époque de Hassan II. Depuis, son éviction, trois ministres se sont succédé à l'Intérieur sans vouloir la changer et encore moins l'annuler. Pire, les partis présents sur l'échiquier politique marocain n'ont jamais rien fait pour la suspendre. Bien plus grave, ils l'ont votée a l'unanimité au Parlement. Même la mouvance populaire d'Aherdan était de la partie.
Ministre de la justice marocain, Mohamed Bouzoubaâ du parti baathiste marocain (USFP) |
Selon Mohamed Bouzoubaâ, cette circulaire vise notamment les prénoms pouvant porter préjudice aux enfants. Ce qui est donc, aussi inique que cela puisse être, le cas des prénoms amazighs, car interdits. Contrairement aux prénoms arabes qui ne sont l'objet d'aucune prohibition.
En fait, le ministre n'a fait que se conformer à l'idéologie de son parti politique l'USFP qu'on peut facilement assimiler à une section du parti Baâth irakien. Il est à rappeler qu'il est allé plus loin que cela. A une époque, pour adhérer de ce parti, il faut faire sienne, comme les stipulait ses anciens statuts, le socialisme et les valeurs arabes. Ils n'ont été abolis qu'après la chute du mur de Berlin.
Le ministre a laissé entendre que cette circulaire ne doit plus avoir cours et qu'elle doit être abolie. À noter qu'une autre circulaire interdisant l'utilisation des salles publiques par les partis politiques et les associations, a eu un autre sort. Elle a été annulée par le gouvernement de la Koutla juste après le limogeage de Basri. Alors que celle qui concerne Imazighen est toujours maintenue en application.
L'État marocain procédera-t-il vraiment à l'annulation de la circulaire ou s'agit-il là d'une déclaration d'intention. Les Imazighen, ceux qui ont la mémoire courte et qui continuent toujours à militer au sein de ces partis racistes, doivent se réveiller. Et savoir ce que dit le proverbe amazigh suivant : " uccen iga bedda uccen, meqqar-t turu taghadt ".