Tous les politiciens algériens ont subitement retrouvé l’inspiration ces derniers temps. Tous sans exception appellent à l’officialisation immédiate de la langue amazighe. Ce qui est très bien, trop bien même. Mais d’où vient donc cette amazighophilie subite et surtout suspicieuse ? Est-ce que ont-ils tous trouvé le chemin de la raison ? Oh que nenni!
En fait, tous ces caciques du régime algérien, toujours aussi arabo-baâthiste (la preuve, l’absurde festival de l’inculture arabe dans une ville, Constantine, qui a une place particulière dans le cœur de tous les Amazighs du monde), a senti le danger en raison du succès massif et international du mouvement autonomiste kabyle, connu plus généralement sous le sigle du MAK.
En réalité, celui-ci n’a absolument pas fait les choses à moitié. Jugez-en! Il a fait un drapeau, un hymne national, un gouvernement provisoire en exil certes, tout en rassemblant sous sa bannière des milliers, si ce n’est des millions de Kabyles de par le monde. Il faut le savoir, les Kabyles comme les Chleuhs et les autres Rifains sont partout dans le monde. Parce que massivement marginalisés, si ce n’est réprimés. Parfois dans le sang.
Il est donc certain qu’une course contre la montre va être lancée incessamment sous peu contre le MAK. Et ce, pour lui couper l’herbe sous les pieds. Je vous le dis dès maintenant, en peu de temps, la langue amazighe aura une meilleure situation en Algérie qu’au Maroc. Parce qu’il y a le feu en la demeure.
Le régime algérien foncièrement amazighophobe va tout faire pour amadouer les Amazighs. Surtout les Kabyles. Car le rapport de force a diamétralement changé en faveur de ces derniers. Mais le problème c'est que beaucoup de Kabyles que je connais personnellement n’ont plus rien à cirer de ce que va faire ou pas les généraux et autres galonnés sanguinaires d’Alger. Ils ont définitivement tourné le dos à l’Algérie.
Par ailleurs, on sait tous que la Kabylie est vue comme un exemple par tous les Amazighs du monde. Il est sûr que toutes les régions vont lui emboîter le pas. Dans le Rif par exemple, le mouvement indépendantiste s’affiche ouvertement avec le drapeau de la république rifaine (le premier État nord africain indépendant) de l’un des plus grands hommes de l’histoire amazighe, feu Abdelkrim.
Sinon, les autres grandes régions amazighes pour l’instant regardent dans le silence. Mais comme on dit, il faut se méfier de l’eau qui dort. Qui vivra verra !