Slimane Bouhafs vit encore sous les menaces de ses codétenus dans sa prison à Constantine. Ici, le témoignage de sa fille, Tilelli, qui lui a rendu visite hier vendredi .
«Hier, vendredi 7avril 2017, comme à notre habitude, ma famille et moi avons rendu visite à mon père Slimane Bouhafs, à la prison Boussouf à Constantine.
À notre grande surprise, mon père arborait un autre regard - rouge et triste - et son visage était très pâle ... surtout, son corps n'arrêtait pas de trembler tout au long de la visite qui a duré à peine 20 minutes.
Plus que jamais mon père est menacé ... il m'a dit mot pour mot qu'il « risque sa vie en prison ».
De plus, à l'approche du mois du ramadan, les détenus de la prison ne cessent d'interroger/provoquer l'intention de mon père sur la question de sa foi et sur sa croyance religieuse ... ils se permettent de l'insulter et même plus.
Je pense même qu'il a été agressé physiquement, car son visage portait quelques bleus ... Bien sûr, il ne veut pas nous le dire, par peur de nous inquiéter mais, hier, son corps et son état psychologique étaient au plus bas ... haut et fort, je dénonce donc aujourd'hui cet état de faits.
Il m'a même informée qu'il a demandé un transfert de la prison de Constantine vers celle de Bejaïa (oued ghir). Cette décision n'est certes pas un effet du hasard, mais l'explication même de la situation dramatique qu'endure mon père actuellement.
Cet homme a beaucoup donné pour ce pays, il n'a fait qu'appeler à la laïcité et pour une vraie démocratie.
Ce n'est pas nouveau : dans notre pays, toute voix qui revendique la justice est réduite au silence.
Toutefois, je ne me tairai pas et j'espère qu'aucun mal ne lui arrivera.»
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