
Il semble que le pouvoir central à Bamako veut pousser à l’impasse la crise qui l’oppose aux rebelles Touaregs. Il est clair aujourd’hui qu’il a fait tomber dans l’eau tous les efforts de la communauté internationale malgré qu’elle a plié la main des pauvres Touaregs pour accepter et signer les conditions des accords d’Alger de 2015 qui leur étaient totalement défavorables.
Des accords acceptés à contrecœur par les Touaregues
À contrecœur, les Touarègues ont accepté, car d’un côté l’Algérie qui est leur seule porte vers l’extérieur, est catégoriquement opposée à leur droit d’autodétermination même s'elle dépense même l’argent du peuple algérien pour que les Arabes Sahraouis bénéficient de ce même droit pour fonder la 23eme république arabe sur la terre des Amazighs. Chose qui n’est pas le cas en cas d’une république Touarègue à l’Azawad. Et de l’autre côté la France, le gendarme de l’Afrique de l’Ouest, qui est d’avance hostile à tout ce qui est en relation avec l’identité Amazighe en Afrique du Nord, conformément aux accords de Sykes-Picot et Aix-les-bains. Pire encore, un territoire touarègue indépendant risque de mettre à plat l’économie française, puisque 80% de son énergie vienne de l’uranium Touarègue à la partie voisine au Niger.
Tout compte fait et en l’absence d’un état qui peut soutenir la cause Touarègue, la solution de l’équation est connue d’avance : faire évaporer l’espoir du peuple Touarègue pour la nième fois et ajouter comme prétexte au développement humain qui a toujours été à chaque révolte, la guerre contre le terrorisme islamique. Ce dernier que la communauté internationale veut éternellement combattre partout dans le monde sauf dans pays source au moyen orient.


Toutes fois, le pouvoir central à Bamako, vient de faire une douche froide à la communauté internationale. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (connu par IBK) n’a pas froid aux yeux d’évoquer dans un discours télévisé à la nation, le 22 septembre 2019, à l’occasion du 59e anniversaire de l’indépendance du pays ce qu’il a appelé « la révision de l’accord de paix et de réconciliation au Mali » dont lequel il précise que l’Accord ne serait plus applicable dans sa forme actuelle en précisant que “malgré les développements récents, des difficultés demeurent et sont inhérentes, pour certaines d'entre elles, à la nature même d'un tel accord et pour d'autres, à l'incompréhension et par moments à l'intransigeance de certains signataires”. Ce qui a mis ses alliés français et Algériens dans une position enviable. Comment justifier qu’il lui a fallu 4 ans pour faire cette si grande découverte si ce n’est pas l’irresponsabilité totale et la violation du droit international.
De leur côté, les américains sont intransigeants avec le gouvernement Malien, d’après des sources Touarègues les américains mettent comme condition de paiement de la facture des équipes Onusiennes de la Minusma, l’application des accords. Mais jusqu’à ou iront-ils ?
Alors pourquoi IBK ne veut plus des accords d’Alger ?
Lorsqu’on sait que les accords d’Alger excluent à l’avance toute référence à l’independence et même à l’autonomie, normalement IBK n’a rien à craindre pour la souveraineté du Mali. Mais la seule chose qui dérange dans l’accord est qu’il prévoit des présidents des régions qui doivent être élus par suffrage universel à l’échelle de la région et ont le droit de signer des opérations de développement humains avec des opérateurs internationaux. En d’autres termes, le poste du président du pays perd un peu de son poids qui n’a jamais servi au peuple Malien. C’est donc la souveraineté de la suprématie présidentielle qui est en jeu.

La sagesse Touareg, a pu encore marquer un point positif de plus, en acceptant de céder sur le taux des Touaregs dans l’armée Malienne destinée au nord. Les accords prévoient la majorité, mais à la première vague de formation des soldats, les Touaregs ont accepté d’être minoritaires, mais la maladresse du pouvoir de Bamako a pris une décision irresponsable en lâchant les dits soldats Touaregs dans la nature après la fin de la formation sans leur donner ni congés, ni la date de la reprise, ni leur assurer le transport à l’Azawad ! incroyable mais vrai. Certains qui n’avaient pas les moyens de la grande traverssée de Bamako a Kidal et Gao et autres (soit 1900 km) ont pris la voie terrestre pour rejoindre leurs familles, mais une fois arrêté en route par les milices d’Al-Qaïda qui ont fouillé leurs bagages et ont trouvé des tenus militaire Touareg ! résultats ils sont tous exécutés.
Que doit donc faire la communauté internationale ?
Là est la grande question ? il est clair que IBK et ses différents gouvernements depuis 2015 a 2019 ont montré le haut niveau d’irresponsabilité vis-à-vis des instances internationales.
En attendant, les Touaregs ont décidé d’arrêter l’exécution du processus de paix et décident de revenir aux populations par le bais des congrès. L’organisation du congrès pour le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) a fait son congrès dont lequel il a réélu Mr Alghabass Ag Intalla et cette semaine du 30 Novembre au 03 décembre il sera tenue le congrès du Mouvement National de libération de l’Azawad (MNLA) qui a sa tête l’homme fort Billal Ag cherfi.
Ils vont certainement mettre la communauté internationale devant de lourdes responsabilités historiques vis-à-vis du respect des lois internationaux et vis-à-vis des peuples Amazighs d'Afrique du Nord pour qui la cause Touareg est ce qui est la cause palestinienne pour les peuples Arabes.
