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Collectif des amis du Manifeste pour l’Algérie nouvelle :Lettre ouverte à l’opinion internationale


Par Mamo Malik, AmazighWorld.org
Date : 2019-12-13


Le 28 novembre dernier, le Parlement de l’Union européenne a adopté une résolution qui brise un silence international assourdissant sur la situation des libertés en Algérie. La prise de position fait montre d’une vision lucide en ce sens qu’elle appelle à l’arrêt de la répression et de la violation des Droits de l’Homme, qu’elle appréhende la nature démocratique des revendications du peuple algérien et qu’elle souligne l’absence de volonté de dialogue chez les autorités algériennes.

Le peuple algérien exige en effet, depuis bientôt dix mois, la fin d’un système de gouvernance autoritaire corrompu et le départ de tous les dirigeants compromis. Des millions de manifestants, au pays et dans la diaspora, revendiquent un Etat civil –antithèse, s’il en est, de l’Etat théocratique- en l’opposant au régime militaire depuis qu’ils ont constaté que le Commandement de l’Armée s’obstine à sauver le système. Une nouvelle république est exigée qui sera régie par la souveraineté populaire, le suffrage universel libre, l’Etat de droit, l’égalité des droits, la liberté, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la justice sociale et la préservation des ressources de la Nation de tout bradage ou prédation. Les Algérien(ne)s demandent une période de transition indépendante des tenants du système mis en cause, afin de pouvoir matérialiser cet idéal de citoyenneté effective et de paix civile.

Un pouvoir de fait dénué de toute couverture juridique pertinente oppose à cette formidable insurrection citoyenne pacifique des arrestations massives de manifestants (plus de deux cents détenus d’opinion) et d’activistes et leaders politiques, détentions assorties de griefs sans base légale (prisonniers de l’étendard amazigh) ou de faits maquillés en délits par un appareil et une procédure judiciaires instrumentalisés. La répression en arrive parfois à de véritables cas de torture, crime contre l’Humanité s’il en est.

Les libertés d’expression, d’information, de réunion, d’organisation et de circulation ont été suspendues Sine Die par un véritable état d’urgence inavoué. Elles sont, par contre, encouragées au profit des clientèles inféodées au système avec en prime le bénéfice des moyens de l’Etat.
La censure et le verrouillage des médias publics et privés donnent lieu, en permanence, à une gigantesque opération de propagande pour imposer la feuille de route du système. Même l’unité nationale n’est pas épargnée. La tentative de se fourbir une légitimité de lutte contre la corruption est démentie par la sélection partiale des personnes incriminées et des chefs d’accusation retenus. Le pouvoir de contrôle des magistrats sur les différentes polices sont profondément rognés par une révision du code de procédure pénal en vue d’une massification de l’arbitraire.

Adossé à cet arsenal multiforme de répression et après un faux dialogue mort-né, un simulacre d’élection présidentielle surréaliste est programmé pour le 12 décembre. Une loi électorale scélérate interdit toute voix discordante. Dans un cadre institutionnel autoritaire inchangé, les candidats cooptés, tous issus du régime, simulent un semblant de campagne, ignorés des Algérien(ne)s. C’est là le triste décor de l’Algérie. Un pouvoir de fait appuyé sur la seule autorité de la force, s’obstine à restaurer un système obsolète en endiguant violemment et pernicieusement ex une inédite révolution démocratique populaire pacifique de l’Algérie indépendante.

Le chantage sécuritaire et la menace à l’instabilité usités pour réduire la contestation interne sont brandis également pour forcer le silence externe. L’anathème de l’ingérence est jeté contre toute solidarité internationale exprimée en faveur de la juste cause du peuple algérien. Dans le même temps, le pouvoir sollicite le soutien étranger pour le système, à coups de concessions économiques et politiques. Certains gouvernements étrangers affichent déjà ce parti pris contre le peuple algérien, eux qui ne cessaient de se plaindre des flux migratoires et de l’insécurité générées par l’autoritarisme et la pauvreté des Etats du Sud. Tous les segments de la révolution citoyenne clament pourtant leur refus de toute ingérence étrangère dans les affaires de notre pays.

C’est dire qu’il reste à l’opinion internationale à agir aussi en direction des Exécutifs gouvernementaux étrangers afin que prévale, chez eux, la lucidité contre toute tentation de contrecarrer la volonté exprimée par le peuple algérien à travers sa révolution démocratique.

Alger, le 3 décembre 2019



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