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Maroc: il y a loin de la coupe aux lèvres


Par Fatima, AmazighWorld.org
Date : 2007-04-12

A l'heure où la mondialisation menace les échanges culturels, l'entrée en vigueur, dimanche 18 Mars, de la Convention sur la diversité culturelle ne peut que réjouir tous les passionnés des cultures du monde . Reste à constater que de nombreux pays n'ont pas ( encore ) ratifié ce texte dont bien évidemment le Maroc. Un pays qui, pourtant, reflète à merveille le brassage culturel tant acclamé par son gouvernement.

La Convention, adoptée par la Conférence générale de l’Unesco, il y a quelque mois, porte en fait sur " la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles ". Pour la première fois de l'Histoire, la culture est définie comme un bien de l'humanité. Trop souvent exploitée à des fins commerciales, la culture a toujours été la proie de grands groupes politico- industriels. La pression de l' OMC ou encore de pays comme les Etats-Unis a été plus qu'importante pour vider le texte de son contenu. Les politiques culturelles des pays signataires vont donc s'orienter vers la valorisation de la diversité culturelle.

Il est des pays où la notion de "diversité culturelle" ne demeure que dans les discours. Le Maroc en est le meilleur exemple. Ce pays, souvent appelé " terre de tolérance " ou encore " carrefour des civilisations ", est très riche de par son passé historique. Pourtant, il n'a pas signé cette Convention de l'Unesco sur la diversité culturelle. Le Makhzen refuse catégoriquement cette diversité qu'il ne cesse de bénir. Le "melting-pot" , le " brassage culturel ", la " mosaïque " marocaine ne sont, en fait, que de vains mots.

 

Mohamed Achaari

En fait, la politique de M. Mohamed Achari, ministre marocain de la Culture, est tout simplement et totalement arabe. La culture amazighe, censée avoir la priorité sur sa terre, est le dernier de ses soucis. Il faut rappeler que la culture amazighe a été décrétée " une des priorités de la politique culturelle du gouvernement ". Pourtant, les artistes amazighs sont les plus marginalisés alors que les artistes arabes ont toujours été favorisés. Par exemple, les producteurs artistiques amazighes ne bénéficient d'aucun véritable soutien du ministère arabe de la Culture. Rappelons le scandale du traitement différentiel et discriminatoire de la Commission du Fonds d'Aide à la production Cinématographique. Effectivement, elle a offert généreusement plus de 11 millions de dirhams au «cinéma arabe» alors que le seul film amazigh présenté n’a reçu qu’un misérable million et des broutilles.

De plus, quand le Makhzen décide de contribuer à la fameuse " réhabilitation de tamazight ", c'est uniquement dans le but de l'exploiter. Au Maroc, la culture amazighe constitue " une marchandise comme les autres ". Quand il s' agit de permettre aux Amazighs de s'exprimer, c' est uniquement pour présenter leur culture sous une forme archaïque et folklorique. Les quelques festivals où les Amazighs sont invités ne font qu' exploiter leur culture à des fins éminemment commerciales et touristiques.
En 2003, Rabat a été élue " Capitale de la culture arabe ". M. Achari avait affirmé dans le journal Maroc Hebdo ceci : " Aujourd'hui, on ne peut plus parler dans le monde arabe d'un centre ou d' une périphérie. Nous sommes certes une culture unie par la langue mais différente par les sensibilités. Cette différence, qui fait notre richesse, nous devons la cultiver et la préserver." Le simple fait d' évoquer l' expression " monde arabe " dans le cadre du Maroc (plus généralement de l' Afrique du Nord) est un refus absolu de la diversité culturelle. Le comble est que cet événement panarabiste se voulait être l' "occasion de refléter la diversité et la richesse culturelles du Maroc". La "diversité" culturelle, au Maroc, se résume à une chose : la culture marocaine est arabe. 

La Convention de l'Unesco est désormais un véritable instrument juridique. Elle donne une importance particulière aux peuples autochtones et à la langue maternelle. Ce texte incite en fait à la concrétisation de tous ses beaux discours. On comprend mieux le mutisme du Makhzen à l'annonce de son entrée en vigueur… Aux Amazighs de faire pression pour qu'il la signe !



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