
C'est le mercredi 10 mai 2006, et devant les experts du Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CESCR) des Nations Unies à Genève, lors de l'examen du troisième rapport périodique de l'État marocain, que le ministre de la justice de l'époque himself , Mohamed Bouzoubaâ, a confirmé l'existence au Maroc d'une circulaire interdisant les prénoms Amazighs ( voir nos archives ) Celle-ci, en effet, imposait les prénoms arabes. Cependant, avança t-il, cette circulaire ne devait plus avoir cours et serait abolie. En 2009 le ministre de l'intérieur marocain Ben Moussa a déclaré au parlement qu'il n y avait pas d'interdiction de prénoms amazighs.
La réalité c'est que depuis la sortie de la fameuse circulaire de l'ex-ministre de l'intérieur Driss Basri en 2001 jusqu' à ce jour les interdictions ne se sont jamais arrêtées. Après des centaines de cas d'interdiction c'est le tour cette fois-ci de Marrakech. C'est Rachid El Mabrouki, un militant amazigh de longue date, marié à une française, qui en est, cette fois, victime. Le couple était heureux d'avoir leur premier enfant le 9 Mars 2009, une petite fille, à qui ils espéraient donner le prénom de Gaia .
Sauf que le ministre de l'intérieur marocain n'a pas le même avis . Le père s'est déplacé à l'arrondissement Saada à Marrakech pour enregistrer sa petite fille à l'état civil marocain, mais le responsable lui a expliqué qu'il ne pouvait pas le faire. En effet, le prénom étant amazigh, il fallait aller directement au bureau du responsable de l'état civil de la Wilaya de Marrakech.
Le jeune père s'empressa d'aller aussitôt à la Wilaya , mais arrivant sur place, le responsable en question lui dit que ce prénom n'est pas marocain. Le père répondit que c'est un prénom purement marocain et amazigh. Il eut un choc quand le responsable lui répondit qu'on n'enregistrait là que les prénoms arabes marocains. Il ajouta aussitôt que, puisque sa maman est française, il pouvait enregistrer sa fille au consulat français de Marrakech sous le prénom de Gaia et revenir à la wilaya après, pour inscrire son enfant sous un prénom arabe. Le père avait déjà enregistré sa fille Gaia au consulat français mais refusait qu'on impose un prénom arabe à son enfant, qui se retrouve sans prénom sur la terre de ses ancêtres.
Le roi Youssef Outachfine doit certainement se retourner dans sa tombe s'il ne l'a pas déjà fait depuis longtemps . Celui-ci avait fait mettre en prison à Marrakech (à Ghmat) un de ses gouverneurs arabes en Andalousie (Al Moutamid Ben Abbad) après que celui-ci avait volé toutes les richesses de l'Andalousie. Il avait oublié, bien qu'Al Moutamid fût un grand voleur, qu'il était aussi un grand poète arabe. Et c'est ce qui compte au moins aux yeux de ceux, aujourd'hui, qui ont fait un grand mausolée au prisonnier Al Moutamid à Ghmat et ont transformé celui de Outachfine en « toilettes publiques » devant la station des Bus de Lalla Rqiyya dans l'ancienne Médina de Marrakech.
Devant cette politique qui vise l'éradication totale de l'identité Amazighe par l'extinction des prénoms amazighs, après l'échec de la politique d'arabisation, nous les signataires, exprimons notre soutien total à ce couple et demandons à tous les Amazighs de résister à toute forme d'ethnocide du peuple amazig h. (ceci n'est qu'une proposition alternative à une formule peu claire)
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