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Le Secrétaire Général de Poètes du Monde chez les poètes amazighes (berbères) du Maroc


Par Ali Khadaoui, AmazighWorld.org
Date : 2009-08-27

Par ali khadaoui
Ambassadeur des poètes amazighes auprès de Poètes du Monde

Luis Arias Manzo Ali Khaddaoui

Maroc :
Accompagné de l’Ambassadeur des poètes amazighes auprès de Poètes du Monde, le Secrétaire Général de ce mouvement, Monsieur Luis Arias Manzo s’est rendu au Moyen et Haut Atlas où il a passé quelques jours avec des poètes et militants amazighes qui lui ont donné des précisions sur l’histoire et le présent de la civilisation amazighe en général, ceux de la région des Atlas en particulier.
Pour rappel, Imazighen (les berbères) constituent le peuple autochtone d`Afrique du Nord, du Sahel (Niger, Mali, Burkina Fasso) et des Iles Canaries. Ces derniers ont connu des invasions successives : phénicienne, romaine, vandale, européenne. Mais le colonialisme arabe sous couvert de l’Islam constitue aujourd’hui la plus grande menace à l’identité amazighge car il essaie depuis 14 siècles de venir à bout de cette civilisation millénaire. En Afrique du Nord,« Le grand Maghreb arabe» est là pour nous rappeler le but des théoriciens de l’arabo-islamisme : gommer le caractère amazighe de cette région pour le remplacer arbitrairement et dictatorialement par une entité arabe fantoche. Pour les mêmes raisons, Imazighen du Mali et du Niger ont déjà basculé dans la lutte armée.

Historiquement, le Maroc constitue le pays le plus amazighe du point de vue nombre d’amazighophoes (98% en 1956), 75% d’après des statistiques dignes de foi, suivi de l’Algérie avec plus du tiers de la population . Mais ces chiffres sont trompeurs : la quasi majorité de ceux qu’on appelle « arabes » en Afrique du Nord sont en fait des imazighen « arabisés » par la machine d’arabisation mise en route par les Etats arabistes de cette région depuis des décennies.
Le préambule de la constitution marocaine de 1996-toujours en vigueur- énonce que: « Le royaume du Maroc, Etat musulman souverain, dont la langue officielle est l’arabe, constitue une partie du Grand Maghreb Arabe ».

Cette constitution ne reconnaît donc que le caractère arabe et islamique de l’Etat du Maroc, reniant par là la réalité  historique, linguistique, anthropologique, sociale et politique des imazighen.
Et conformément à cette constitution, l’ensemble du système administratif, politique, éducatif, judiciaire et médiatique marocain est dominé, imprégné par la langue et l’idéologie arabo-islamique qui cherche par tous les moyens à éradiquer les éléments constitutifs de l’identité amazighe.

L’exclusion pure et simple des institutions de l’Etat de la langue, de la culture et des traditions amazighes (notamment juridiques, politiques et artistiques) condamne l’identité amazighe à une disparition lente mais certaine. La marginalisation économique et sociale des régions où ils sont encore largement majoritaires, les condamne à émigrer vers les villes où leur arabisation est certaine.

Malgré les recommandations de l’UNESCO préconisant l’insertion de la langue maternelle dans le système éducatif dès les premières années et l’utilisation de celle-ci dans la lutte contre l’analphabétisme (financée par l’UNESCO), l’Etat marocain a opté pour une politique d’arabisation tous azimut : l’enseignement est arabisé et la lutte contre l’analphabétisme se fait dans la seule langue arabe.
L’accès aux médias, écrits et audio visuels- totalement sous l’emprise de l’idéologie arabiste- est interdit à quiconque ne partage pas les thèses du pouvoir.  A longueur de journées, la propagande arabo-islamiste bat son plein: on n’y parle que de l’histoire arabe, de la culture arabe, des savants arabes, des droits des arabes, du Maghreb arabe, de la ligue arabe ; même ce qui n’est pas arabe le devient tant le zèle dans ce domaine est largement récompensé.

L’administration et la justice n’ont pas échappé au processus : il est interdit aux citoyens amazighes d’utiliser leur langue maternelle- même quand ils ne connaissent qu’elle- avec les responsables administratifs, ou même devant les tribunaux où les interprètes n’existent pas, afin d’obliger imazighen à s’arabiser.
D’autre part, l’Etat civil continue à interdire aux imazighen de donner des noms ou des prénoms amazighes de leur choix à leurs enfants.
De plus, les associations amazighes, émanation de la société civile amazighe, et seuls défenseurs de ses droits linguistiques et culturels ne reçoivent aucune aide de l’Etat, voient leurs activités très limitées par des moyens arbitraires divers. Malgré ce que le pouvoir appelle l'intégration de l’amazighité dans le tissu institutionnel depuis la création de l’IRCAM (Institut Royal de la Culture Amazighe) en 2001, force est de constater que le peuple Amazigh continue de subir la répression, les interdits, la discrimination et l’exclusion :

  • les détenus amazighes au Maroc se comptent par dizaines!
  • la multiplication des intimidations, harcellements et répressions comme celle du 14 Février 2009 où des militants pacifiques (dont l’ambassadeur de poètes du monde ali khadaoui) ont été tabassés violemment. C’était aussi le cas de « Mawazine » en ce mois de Mai 2009 où des jeunes amazighes ont été arrêtés et malmenés pour avoir brandi le drapeau amazigh;

Le Mouvement Amazigh, profondément pacifiste, attaché à l’Etat de droit et à la citoyenneté, attend toujours que le pouvoir réponde de manière satisfaisante à ses revendications : permettre aux imazighen de jouir de tous leurs droits historiques, politiques, économiques et sociaux notamment :

  • le droit à leur langue (en tant que langue officielle et non nationale car l’absence de statut de langue officielle constitue un vide juridique qu’exploitent aisément les adversaires et ennemis de l’amazighité, très nombreux dans le système administratif marocain) et à leur culture amazighes, en tant qu’éléments constitutifs de leur identité ;
  • le droit à leur histoire réelle et à leur patrimoine symbolique, matériel et immatériel ;
  • le droit à leurs ressources naturelles comme le stipule la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones de 2007 .
  • le droit à la laïcité, condition de la citoyenneté dans un Etat de droit ;
  • le droit à l’autonomie interne des régions qui le désirent ;

Autant de droits que le Maroc officiel bafoue depuis 1956 à travers la pratique de l’exclusion, la discrimination ethnique, raciale et religieuse.

Dans son rapport de la 36ième session, tenue à Genève en 2006, le Comité des droits économiques, sociaux et culturelles des Nations Unies a demandé au Maroc de reconnaître officiellement la langue et l’identité amazighes. Mais comme pour le reste des droits de l’homme, l’Etat marocain bafoue ces droits tous les jours que Dieu fait. A travers une politique qui n’a d’égal que le génocide des Indiens d’Amérique ou l’Apartheid d’Afrique du Sud en son temps.



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