

La déclaration d’Al Moqri Idrissi en décembre 2013 en Arabie Saoudite qui qualifie le commerçant Soussi amazigh d’avare , ce que Hassan II avait déjà fait vis-à-vis des monarchies du Golf, a suscité diverses réactions spontanées chez les Amazighs en particulier et les marocains en général.
Je suis un modeste intellectuel amazigh et je suis fier d’être qualifié d’avare.
Il suffit de voir de plus près les choses dans le calme et la sérénité.
Comme un écossai, je ne jette pas l’argent par les fenêtres de l’intérieur mais de l’extérieur vers l’intérieur.
Un Amazigh a une mentalité de résident. Un arabe a celle d’un nomade.
Lisez attentivement les Prolégomènes d’Ibn Khaldoune (lire les Arabes vus par Iben Khaldoune, Un pays conquis par les arabes est bientot ruiné ) car rien n’a changé depuis.
Un résident sait qu’il ne peut compter que sur sa propre terre et qu’il ne pleut pas toujours. Il garde l’herbe et le blé des années des vaches grasses pour celles des vaches maigres.
Il gère parcimonieusement ses biens et ne fait jamais confiance au lendemain. Il ne mange pas à sa faim même s’il a tout en abondance et n’exhibe jamais sa richesse par expérience et humilité.
Il sait que s’il y a une bonne année de récoltes , elle sera suivie par cinq autres de disette.
Toutes les grandes richesses du Maroc se sont faites lors des années de disette.
Celui qui est économe, garde de la nourriture et de l’or , achete des terres et des biens avec une bouchée de pain. Il peut acheter un champ avec un plat de nourriture. Lorsqu’un nomade arrive sur ses terres, il le chasse et l'éloigne de son bien précieux et unique.
L’avarice, dans ce sens, est la base de la résidence et de la bonne gouvernance.
L’Arabe a une mentalité de nomade en continuel déplacement.
Si l’herbe et l’eau d’un endroit viennent à s’épuiser , il sait qu’il les trouvera à un autre endroit plus loin.Il consomme tout ce qu’il trouve sur place sans aucun souci pour le lendemain.Si un autre nomade arrive après lui au même endroit , il ne le chasse pas mais il partage avec lui et l’invite à l’accompagner à tel ou tel endroit qui est sa prochaine étape.C'est une aubaine que de trouver un compagnon en plein désert.
Il peut toujours se vanter d’être capable de tuer son cheval pour nourrir son invité et lui montrer son hospitalité mais il sait qu’il va se nourrir lui-même et remplacer son ami le cheval par un autre ami et compagnon, un homme, pour continuer son errance.
Il ne peut pas garder beaucoup de biens lourds et difficiles à déplacer mais juste le stricte minimum nécessaire pour traverser le chemin qui le sépare de son prochain lieu de campement.
La mentalité des Arabes n’a pas changé non plus dans ce sens. J’étais effaré d’apprendre que l’un d’entre eux a perdu , en une seule nuit, au casino en France, l’équivalent de tout ce qui a été dépensé pour la guerre du golf.
Même s’ils sont devenus des résidents , ils sont des nomades à l’intérieur d’eux-mêmes .Ils sont prêts à se déplacer pour le moindre prétexte. Ils ne sont pas des aventuriers pour rien : cela fait parti de leur raison d’être.
Si l’Amazigh et le juif dans le Maroc arabe font du commerce, ce n’est souvent pas leur choix mais le pouvoir arabe leur en facilite l’accès pour les éloigner de la politique et du pouvoir.
Une fois que l’économie a fini par devenir supérieure à la politique, les Arabes se sont emparés de l’économie .
Un commerçant amazigh ou juif , ne gère pas bien seulement son commerce mais tout un quartier ou douar avec ses habitants riches et pauvres.
Il prend en charge le salarié jusqu’à sa régularisation ou la fin du mois. C’est à lui que le riche donne de l’argent pour le faire parvenir à celles ou ceux qui en ont besoin .C’est lui qui met au courant les habitants de la détresse d’une famille.C’est lui qui prend en charge les familles des absents. C’est lui qui informe les autorités sur tel ou tel problème dans son quartier ou douar .C’est lui qui prête de l’argent liquide en cas d’urgence avant la banque .C'est lui qui prend en charge les frais de l'enterrement des démunis de son quartier ou douar.Il est une véritable institution .
Il est le cœur de son quartier ou douar et assure sa cohésion , son équilibre et sa solidarité plus que les Associations, les partis et l’Etat.
Les grandes surfaces ont eu raison de son commerce sans aucune intervention de la part de l’Etat prédateur et corrompu.
La majorité des habitants sont désormais livrés à eux-mêmes et ce n’est pas un hasard s’il y a de plus en plus d’agressions, de vol et de manifestations car un maillon essentiel de la chaîne de cette société a été détruit sans aucune contrepartie ou alternative appropriée.
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Al Moqri Idrissi Abou zaid, parlementaire arabo-islamiste du PJD
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Si Molière, qui vivait de son art, faisait rire de l’avare l’aristocratie française de son époque pourrie et gaspilleuse de biens ,n'oublions pas que par la suite , la bonne gouvernance et l’avarice de la bourgeoisie ont eu raison de cette aristocratie et de son pouvoir.
Si Al Moqri Idrissi fait rire du riche commerçant amazigh économe ou avare l’aristocratie religieuse pourrie et déchéante de l’Arabie Saoudite et du Maroc pour les flatter et obtenir leur don ou aumône,il ne doit pas oublier que la bonne gouvernance ou l’avarice des Amazighs finiront par les balayer , eux et leur mentalité et morale de nomades incultes habitués à l'errance plutôt qu'aux palais et aux trônes des résidents civilisés .
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quelques documents et déclarations des leaders du parti islamiste marocain PJD
