Entretien imaginaire avec Jacques Chirac.
Alors que les jeunes berbères, notamment les lycéens et les étudiants, se mobilisent pour faire valoir leurs droits à savoir l'enseignement de la langue berbère en France, Insi est allé rencontrer le premier magistrat de la République, sa majesté Jacques Chirac. Il lui a accordé un petit entretien que nous vous livrons ci-après.
Insi : Je me présente. Je suis un Berbère...
Chirac (Il l'interrompt) : Ah les Berbères ! Hier j'ai mangé un couscous berbère avec des pieds de Veau...
Insi : Vous voulez dire des pieds de Français, non ?
Chirac : Ne suis-je pas Gaulliste ? Franchement, un couscous berbère avec des pieds de Veau, ça fait un bon métissage culinaire.
Insi : Laissons ça ! Parlons plutôt de l'enseignement du berbère en France.
Chirac : J'aime bien la langue berbère. Je n'arrête pas d'écouter Khaled, Mami et le petit Faudel. Quelle poésie !
Insi : Non, non monsieur le président. Là vous confondez la langue berbère avec la langue arabe.
Chirac : Ah bon ! (Il réfléchit un peu) L'arabe et le berbère c'est kifkif , la même chose sawsaw exactement pareil. Pour nous, les Français, un Berbère est un Arabe laïc et républicain. Un bon Arabe, quoi !
Insi : Passons. Les associations berbères de France vous ont fait part de leur souhait de voir la langue berbère enseignée dans les écoles en France, mais leur demande est restée lettre morte. Pourquoi ?
Chirac : En effet, j'ai reçu leur requête, mais voyez-vous, ces histoires de Berbères me dépassent. Du coup, j'ai transmis leur demande à mon supérieur hiérarchique en la matière.
Insi : Qui ?
Chirac : Mon ami Boutef. C'est lui qui décidera de l'enseignement du berbère en France, comme il l'a fait récemment en Algérie.
Insi : Mais c'est vous le chef, ici, en France.
Chirac : C'est ce que tu crois. Partout où les Berbères seront, Boutef sera. Si on vous laisse vivre ici parmi nous, c'est parce que mon ami Boutef ne veut pas de vous en Algérie. Et comme vous êtes gentils, nous comptons sur vous pour sauver l'image de l'islam de France.
Insi : Pourquoi nous ?
Chirac : Parce que vous les Berbères vous êtes des musulmans dévoilés et transparents.
Insi : Et pourquoi Boutef ne veut pas de nous chez nous ?
Chirac : Parce que vous n'arrêtez pas de protester au point de devenir Protestants.
Insi : De toute façon, si vous continuez à mépriser les Berbères, ils finiront par préférer l'Amérique à la France.
Chirac : Vous n'allez pas nous faire le coup des Pechmergas, j'espère ? !.
Insi : Si !
Chirac : De toute façon, moi je ne serai pas là. Ce sera à Sarkozy de gérer la guerre en Algérie, si demain les Etats-Unis décident de l'envahir.
Insi : Pourquoi vous hésitez à introduire l'enseignement du berbère à l'école alors que même ami Bernard Stasi vous le recommande ?
Chirac : C'est vrai que les Berbères sont gentils, mais la gentillesse sans pétrole ne paye pas.
Insi : A votre avis, comment doit-on procéder pour faire valoir nos droits en France ?
Chirac : Il faut gueuler comme les Musulmans de France. Mais vous connaissant, vous n'aimeriez pas faire comme eux. Soyez donc rassurés ; pour nous, les Français, vous êtes tous des couscousistes.
Insi : Les Berbères ne sont pas des musulmans.
Chirac : Soyez heureux que l'on vous considère musulmans et non terroristes ! N'est-ce pas ?
Insi : En ce moment, nous faisons circuler une pétition pour l'enseignement du berbère en France.
Chirac : Je vous promets de la signer et lorsque vous me remettrez toutes les signatures, j'enverrai le tout à mon ami Boutef.
Insi : Apparemment, vous ne voulez pas entendre raison.
Chirac : Prenez le pouvoir chez vous et vous aurez raison.
Insi : Aidez-nous alors.
Chirac : Plutôt, organisez-vous, passez au laser et laissez tomber les pierres.
Insi : Et pourtant vous soutenez l'intifida en Palestine !
Chirac : Les Arabes ont du bon pétrole mon cher petit Berbère.
Insi : Et nous ?
Chirac : Vous, vous avez de mauvaises idées.
Entretien imaginé par INSI
Paris, novembre 2004.
source : www.tamazgha.fr