Après trois jours de travaux acharnés pour l’état des lieux de la situation des Amazighs dans l’Afrique du Nord (le Tamzgha), la relecture des statuts du Congrès Mondial Amazigh et le renouvellement de ses instances, les congressistes amazighs réunis aux 7eme congrès du congrès mondial Amazigh CMA tenu à Agadir le 24-25-26 juillet 2015 ont pu terminer leur travaux dans un climat marqué par une solidarité et une fraternité profondes. Ils ont dépassé les clivages nés des idéologiques implantés par les états-nationaux crées par les anciens coloniaux occidentaux.
Imazighen ont -semble-t-il- compris que leur force réside dans leur solidarité mutuelle. Durant tous les travaux du congrès, les participants venus des Canaries, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, de Lybie, d’Egypte, de l’Azawad, du Niger, de Mauritanie et de la diaspora ont remarqué une solidarité exceptionnelle affichée.
Toutes fois, le congrès a connu des débats tendus au tour du thème est ce que Imazighen sont un peuple ou plusieurs peuples ? La réponse aura un grand impact dans les statuts du CMA.
Les partisans de « Des peuples Amazighs » argumentent leur point de vue par :
Toutes fois ces partisans notent qu’ils font partis des peuples Amazighs d’Afrique du Nord et ne sont que les siens qui peuvent les aider à pouvoir survivre devant ce qu’ils ont appelé l’extermination programmée par le pouvoir algérien. Ils ne cessent d’ailleurs d’appeler l’Algérie par l’ex-Algérie.
Quant aux partisans de « Un peuple Amazigh » et qui sont aujourd’hui largement très nombreux, ils argumentent leur point de vue par :
- premièrement : Le mot même de « Imazighen » est un pluriel en langue Amazigh du mot « Amazigh », ce qui vent dire que les ancêtres étaient bien très conscient de cette diversité et l’ont résumé en IMAZIGHEN. Et cette diversité ne s’explique que par la langue histoire de ce peuple qui est le seul très ancien peuple de toute la planète. Où sont passés les langues de leurs contemporains : le grec, le pharaon, le romain etc….?
- deuxièmement : L’anthropologue, le plus spécialiste de la langue Amazigh avait lui-même écrit dans son premier livre que les dialectes Amazighes sont des langues différentes, avant de se rattraper quelques années plus tard dans un de ses livres après un approfondissement de la question pour dire qu’il s’est trompé dans sa première analyse. C’est belle et bien une seule langue : le Tamazight.
- Troisièmement : Le vaste espace géographie qu’est l’Afrique du Nord et les métissages qu’ont connu Imazighen du fait des grands empires qu’ils ont établis sur ce territoire ont accentué la diversité de ce peuple. Et c’est une richesse.
- Quatrièmement : le degré de conscience politique à la cause amazighe ne peut pas à elle seul expliquer l’idée DES peuples, car ceci peut exister dans une même famille.
Ce débat fructueux est terminé par un consensus sur « Un peuple Amazighe » mais avec « des pays/états » Amazighs. Par conséquent les statuts du CMA sont alors amendés ainsi.
De ce fait, certaines voix notent que le seul projet qui peut contenir les aspirations des Amazighs tout en tenant compte de leurs différences est « les états unis d’Afrique du Nord » « United States of North Africa ». La ressemblance avec l’USA est encore approchée par l’espace géographique qui est à peu près pareil et chaque état peut être tracé selon les homogénéités culturelles et géographiques spécifiques, mais le tout dans une seule fédération ou confédération comme a toujours été les frontières sans barrières entre des tribus amazighes.
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les ateliers de travail |
En marge de ceci, un autre débat a été soulevé mais dans une seule région lors du vote est de consacrer un quota de sièges au conseil fédéral pour les femmes. Mais l’idée n’a pas eu d’écho étant donné qu’il faut juste revenir aux traditions amazighes. Cette culture n’a pas besoin d’être forcée par les mécanismes importés à accepter la femme, elle est déjà maternelle. D’ailleurs le congrès a clôturé son 7eme congrès par l’élection à l’unanimité d’une femme à la tête du Congrès Mondial Amazigh, en l’occurrence Mme Kamira Nait Sid de Kabylie.
Ce qui a encore marqué le congrès de cette année est :
- la présence des Amazighs de Mauritanie et de Burkina Faso pour la première fois au congrès et d’ailleurs les statuts du CMA ont été amendés pour intégrer ce territoire.
- L’arrivée en masse des représentants des Amazighs de l’archipel des Canaries avec toute une production Amazighe. Ils ont aussi animé le début de chaque séance du congrès.
- L’émergence des courants d’autonomies et des courants d’indécences surtout en Algérie et aux Canaries.
- L’appel à l’abolition des frontières coloniales qui assiègent ce peuple d’Afrique du Nord.
Dans le Hall de la salle du Congrès, un pharmacien à la Ville d’inzegane et ancien militant de la cause Amazighe a commenté par la phrase suivante : « le fait qu’à l’unanimité Imazighen ont mis tous leur destin entre les mains d’une femme est très symbolique en ce moment ci. D’une part ils se sont réconciliés avec leur culture ancestrale en se débarrassant des lavages de cerveau qu’il ont subis dans le siècle passé et d’autres part ils ont envoyé un signal fort en ce moment ci à cette communauté internationale qui continu toujours à croire aux perspectives mensongères sur la région de son avocat éternel dans la région et qui est la France » .
Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que l’Afrique du nord est en train de vivre ses jours de mutation les plus profonds.
