La réalité de la politique et du politique au Maroc fait état d’une crise anthologique profonde, qui remonte au début de cet exercice en 1962. Cette crise due essentiellement aux tentatives désespérées de concilier l’inconciliable en politique, en essayant de faire naître des comportements politiques des êtres Apolitiques (partis et toute forme de mobilisation), non seulement mais en faisant aussi recours, à maintes reprises, à des procédures dépolitisées quand il s’agit de la gestion des affaires de cet échiquier, qui manquait d’ores et déjà de la légitimité politique et populaire des bases (désigner et destituer les Secrétaires, encourager des voix dissidentes au sein des formations non grata, orienter le vote des« militants » lors des congrès vers des successeurs sans historique au sein du parti (Mezouar, Baraka, Laanser, etc.), instrumentaliser les clauses du code sur les Partis politiques pour faire barrage à la création de plusieurs formations porteuses de projets alternatifs, etc.).
De facto, les échéances post 2011 ont remis à nu cette crise structurelle, dont souffre le politique au Maroc, une crise qui semble avoir besoin d’un autre mandat de cinq ans pour être ressentie par la première force de « l’échiquier de la crise », assommée semble-t-elle par l’offrande de « gouverner » l’ingouvernable conjoncture des révoltes. Cette formation n’a pas dégagé les règles du jeu inégalé que tardivement. Or, elle a oublié aussi que commander selon les même règles électoralistes anciennes remet en cause toute sa légitimité supposée, la crédibilité et l’effectivité du score électoraliste réalisé par cette formation extrapolitique légale mais non légitime selon les principes énoncés dans cet article (elle rassemble trois teneurs à la fois : religieuse, politique et associative caritative). Ainsi, l’impasse politique de 2016 a démontré encore une fois que notre Politique va mal et que son fils le corps partisan manque cruellement de la rationalité politique.
Dans un tel contexte de crise, le discours politique Amazigh plaide pour marquer une rupture avec cette imposture de notre champ politique, qui a si fait mal à notre Gouvernance et au classement de notre Ecole Démocratique dans le monde et en Méditerranée en particulier.
Partant des principes de Démocratie, de Justice, de Vérité conjuguée en politique en Transparence, de Rationalité, de la Territorialisation du Politique et la Libre concurrence politique entre de vrais programmes et projets de société, ce Discours demeure l’un des rares discours politiques nationalistes, qui a fondé son approche du Politique sur un diagnostic exhaustif et profond de toute les carences actuelles du l’échiquier « politique » marocain. Ce discours accorde une importance particulière à la sensibilisation de la citoyenne/citoyen au politique, ce qui permet de répondre à l’impérieuse nécessité à la Culture Politique avant toute aspiration à la mobilisation politique de ces sujets autour d’un projet de société quelconque.
Sur ce même registre, la diffusion de cette culture politique n’est envisageable sans la prise en compte d’un certain nombre de préalables à la démocratie représentative, notamment :
o Décomposer et recomposer le champ politique conformément au principe de la rationalité évoqué.
o La concurrence politique : elle doit investir le discours de la rationalité et respecter la non contingence des constantes (interdire toute formation qui use de commun religieux des marocains et qui reste selon la loi suprême du 1er Juillet 2011, la prérogative exclusive de la commanderie des croyants,…);
o La démocratie interne : tout corps politique constitué de médiation doit, pour être éligible à la compétition politique, répondre aux exigences de la régularité des élections internes et d’alternance au sein des instances dirigeantes;
o L’ancrage territorial du politique : la bonne mise en œuvre du chantier de la Régionalisation Avancée énoncée par la nouvelle Constitution et le nouveau découpage territorial reste tributaire de l’exigence sensu stricto de la présence territoriale des formations politiques au niveau régional et local, dans au moins les deux tiers des douze régions du Royaume, avec une obligation de présence au niveau des trois blocs territoriaux le Nord, Le Milieu et le Sud du Royaume.
Une telle disposition réglementaire des Partis permettra à terme de rationaliser notre champ politique déchiré, de rendre le nombre de partis révélateur des vrais clivages existants au sein de la société et dans un ultime objectif de responsabiliser les élus.
o Le pluralisme : la philosophie rationnelle et relativiste du Mouvement Amazigh trouve son prolongement dans le champ politique, cette rationalité entend la même chose que le Pluralisme, sous toutes ses formes politique, idéologique, médiatique, identitaire, culturelle et religieuse.
C’est autour du ce SMIG démocratique, que l’acteur politique Amazigh invite l’Etat et les autres forces politiques vives alternatives à se rassembler. Un tel rassemblement demeure la seule issue vers un Idéal Démocratique Marocain, où l’acteur politique jouit de toute la légitimité et l’autorité représentative pour assumer pleinement sa responsabilité de Médiation Politique, entant qu’acteur à part entière. Ceci dit, un tel rassemblement, présuppose d’affirmer le consensus sur un compromis stratégique entre les différents acteurs politiques (Etat, Echiquier recomposé , …), autour des constantes de l’Ideal démocratique du Royaume (la Monarchie, la Démocratie, la séparation des pouvoirs, les libertés, la justice sociale, etc.).
*-Cet article constitue un modeste élément de réponse à une discussion avec un franco-marocain, qui a reproché au Projet Politique Amazigh ce qui a qualifié du manque de « pragmatisme politique ».
Anouar MAZROUB, Chercheur en Droit International Public
anouarcontact@gmail.com
Le 07 Mai 2017
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