Le Dieu abstrait , qu’on ne peut concevoir que par l’esprit, ne peut être que celui d’un habitant du désert.
Quand il n’y a rien à voir autour de soi, à perte de vue, on se tourne vers soi –même, vers son monde intérieur.
Ce n’est pas un hasard si les Chrétiens nous demandent de prier les yeux fermés et que les moines, juifs et chrétiens, et les mystiques musulmans s’isolent sur des montagnes, dans des déserts ou dans des grottes pour prier et méditer car cet environnement reproduit l’isolement et le vide du désert qui est le berceau du Dieu abstrait qu’on ne peut atteindre qu’à l’intérieur de nous-mêmes, dans nos propres grottes, avec tous les esprits bénéfiques et maléfiques qui y habitent , ou qui sont tout simplement le fruit de notre imagination, à l’état d’éveil ou sous le sommeil.
Ceux qui « adorent » des animaux, leurs semblables puissants, des montagnes, des volcans, la mer, des statues en pierres, des images, etc. sont plutôt les habitants de régions loin du désert, dont la nature est riche et foisonnante par ses forêts, ses cours d’eau, sa faune etc.
C’est ce qui correspond plutôt au paradis auquel aspire l’homme du désert et son Dieu abstrait.
L’habitant des terres riches ne cherche pas le paradis et ne le demande pas à ses dieux car il y vit jour et nuit depuis sa naissance.
Le désert pour lui est synonyme du mal, de l’enfer et de la mort. C’est ce que l’Amazigh désigne par taghart, la plage, au sens de la sèche, la morte, la terre ( le sable) qui ne fait pas pousser l’herbe, le blé, les plantes et les arbres et où la vie est impossible.
La plage est le cimetière de la mer : c’est là où elle rejette les poissons morts, les coquillages des mollusques morts, les squelettes des poissons morts, les noyés et les naufragés, les bateaux qui ont coulé etc.
Mais c’est aussi, dans le culte lunaire, le temple où les vagues se prosternent, jour et nuit, face à la Déesse Lune.
C’est pour cela qu’on trouve des restes d’Anciens temples le long de la côte, dédiés au culte lunaire ou à Poséidon, le Dieu amazigh de la foudre, de la mer et de la tempête piqué par les Grecs et les Arabes ont transformé son nom amazigh en Sidi Bouzid (ou Sidi Abou Zaid), puis ces temples sont devenus des synagogues, des églises et des mosquées au fur et à mesure que les habitants changent de religions en oubliant la justification du choix de ces endroits par nos Ancêtres amazighs.
L’espace sacré est délimité par les hautes et les basses marrées.
Dans tous les villages de Haha, il y a un arganier sacré dans le cimetière sous lequel était enterré un Ancêtre puis oublié, au point qu’il est vénéré pour lui-même.
Timzguida, au sens d’ancien temple païen amazigh et non au sens de mosquée qu’on lui donne aujourd’hui est toujours collée au cimetière.
Ce sont les restes du culte lunaire qui reproduit la configuration de la plage, ce lieu où habitent les morts et où prient les vagues et les êtres vivants face à la Déesse Lune.
Le désert est le pays de Dieu, des morts et des vivants qui dédient leur vie pour Dieu et pour les morts.
Ce complexe religieux est reproduit par nos temples de Dieux liés directement aux cimetières.
Les Amazighs (Berbères), comme tous les Africains, ont des divinités animales, ce qui est gardé encore par leurs chants, danses et modes vestimentaires, surtout pour les femmes.
Pour Doukkala , Haha et Souss, l’animal fétiche , c’est le cheval.
Le nom même de Haha vient de l’onomatopée du hennissement du cheval. Tous les gestes des Chikhates chanteuses de Doukkala, Abda et Chiadma, en jetant leurs cheveux vers l’avant et l’arrière, leurs franges, leur manière de s’habiller imitent la jument ou le cheval.
La danse d’Ahwach de Haha et Souss imite les gestes du cheval, au trop, au galop, lorsqu’il frétille les épaules etc , à part la danse en duo ou solo , Ferradi, au moment où le danseur va s’agenouiller devant les femmes en frétillant les épaules et en rejetant sa tête par derrière à la fin avant de se remettre debout, il imite les gestes du bouc qui fait l’amour, dont tout le corps frétille et qui rejette sa tête vers l’arrière au moment du coït.
L’Imzad ou Amzad, dit rabab en arabe, tire son nom d’Inzid au singulier masculin ou Anzadne au pluriel masculin, les poils du cheval utilisés comme cordes pour cet instrument de musique et pour son archet .
Il est plus court et joué surtout par les femmes chez les Touaregs et il est plus long à Souss et Haha qui ont commencé à utiliser des cordes en fil industriel.
Mais les sons donnés par les poils du cheval sont magiques, envoûtants et gardent un parfum de la puissance de ce cheval-Dieu.
Le danseur d’ahwach, au moment de l’extase, il devient un homme-cheval qui galope dans la cour et fait vibrer le sol sous ses pieds-sabots.
Cette danse d’ahwach est l’ancêtre du Flamenko espagnol et introduite dans ce pays par un paysan amazigh.
Pour les habitants de l’Atlas et du Rif, c’est plutôt l’abeille qui est l’animal fétiche. La robe de la danseuse qui traine par terre et le fil en forme de huit autour des épaules qui retiennent les manches et mettent en relief la poitrine et ce fil qui descend sous forme de deux ailes jusqu’à son bassin symbolisent les ailes de l’abeille. Leur danse, comme celle d’Imilchil , se fait en forme de huit comme la danse des abeilles .
Vers le Sud du Maroc, on trouve des danses qui imitent la gazelle et l’autruche, surtout dans le Sahara occidental.
La prière est une doléance utilitaire.
Lorsque les moineaux dévastent les champs d’orge, ma mère va remplir la cuvette d’une feuille de cactus de grains verts et les mets sous l’arbre sacré.
Elle dépose plainte contre les moineaux auprès de l’Agrrame , qui est enterré sous l’arganier et complétement oublié par les descendants, Elle le prie de donner cette offrande aux moineaux et de les arrêter de détruire son orge. Comme par miracle, ces moineaux cessent aussitôt de vider les épis d’orge de leurs graines au point de ne laisser que des tiges debout.
On distingue l’Aggrrame et Tagrramte tellement bons, justes, serviables, aimés et respectés par tous au point qu’ils deviennent leurs conseillers et juges dont l’avis est un ordre indiscutable à exécuter et il y a l’Aggrrame et Taggrramte qui possèdent un pouvoir d’apparence surnaturelle mais qui est observé , vécu et définitivement admis par tout le monde à l’exemple chez nous des Regragas amazighs complétement arabisés aujourd’’hui.
Ces Agrrame et Tagrramte sont respectés de leurs vivants et après leur mort.
On leur érige des Mausolées et les pèlerins viennent passer la nuit près de leurs tombes, au Mausolée ou au cimetière jusqu’à ce qu’ils les voient et leur parlent dans leurs rêves.
On dit communément jusqu’à ce qu’ils les renvoient.
Ils exécutent ce qu'ils leur disent dans leurs rêves.
La notion d’un Dieu abstrait n’existe pas chez nous les Amazighs .
Ils ne le connaissent pas et ne peuvent le concevoir. On ne leur demande pas de croire comme les polythéistes et les monothéistes mais de voir, de toucher, de connaitre et de comprendre .
Par contre , ils admettent qu’il y a un être ou des êtres supérieurs qui octroient ces pouvoirs à ces Agrrames et Tagrramte et qu’ils ont vécus , vus , sentis et compris d’une manière concrète , palpable, pragmatique et réaliste.
C’est pour cela et dans la continuité, que j’utilise le système binaire de la symétrie événementielle, avec ses deux composantes de la situation initiale de la structure de surface , aux multiples masques et facettes et sa situation symétrique de la structure profonde, moule et facteur commun unique .
Ma bi-lecture ( =religion pour les autres ) de l’Evénementialisme est plus proche de la physique que de la métaphysique.
Je ne leur dis pas que c’est Dieu ou des Dieux mais une Force ou des Forces évidentes qui n’ont pas besoin d’explications, comme l’électricité est utilisée pendant longtemps par les hommes avant d’en connaitre les principes.
C’est cet attribut de cette Force ou ces Forces dont la manifestation est évidente pour nous mais qui restent à découvrir et à expliquer d’une manière rationnelle , de nature physique, concrète , palpable, démontrable, prévisible et vérifiable , dont je suis sûr et certain, que j’utilise comme base pour définir ma Divinité de l’Intelligence Supérieure Equilibre omniprésente , l’ISEO.
C’est l’unique preuve scientifique de l’existence de ce que les autres appellent injustement dans leurs langues respectives , se l’approprient et le prennent en otage , le Destin, la destinée, le sort, le dieu, les dieux, les Divinités, l’électricité cosmique , Bouddha, Dieu, Hachim, Allah etc. toutes les formes du divin , à toutes les époques, des fresques sacrées des grottes des hommes primitifs jusqu’aux religions polythéistes , monothéistes et ma bi-lecture ( = « religion » pour les autres ) du cyclo-théisme ou de l’iséo-théisme.
Je renvoie les interessé.e.s à mes livres pour plus d’explications à ce sujet.
Les villageois me considèrent comme un Agrrame sage respecté et consulté.
Ce sont des habitudes qui s’installent doucement chez ces analphabètes et déformés par l’Islam d’identité arabe et qui sont incapables de lire et de comprendre mes écrits , de reconnaitre ma descendance lointaine de mon grand-père le Prophète et Roi amazigh Salih des Berghouatas qui avaient résisté pendant quatre siècles à l’invasion des Musulmans venus d’Orient et de l’intérieur du pays .
C’est la dernière dynastie des Marocains de souche qui avaient leur propre religion et qui étaient les plus riches et les plus puissants du pays parmi les Amazighs convertis de gré ou force à l’Islam.
Leur pays s’étend de Safi jusqu’à salé, le long de la côte et il occupait beaucoup plus si l’on tient compte des tribus voisines qui s’allient à eux .Et cette région reste actuellement encore la plus riche du Maroc.
Ma tribu ou famille d’Id-Moumen , birghouatie et marocaine de souche, a été déportée à cause de la guerre ou de la rébellion, par mesure disciplinaire de Doukkala , une terre agricole très riche, à Haha , une terre semi-aride, pierreuse , forestière et pauvre.
Une tribu de Haha a été déplacée, certainement arabe ou amazighe collaboratrice, pour occuper notre terre à Doukkala.
Et étrange coïncidence pour le néophyte, mais une réelle symétrie pour moi, c’est dans l’ancienne médina, au quartier dit Jamaâ chlouh , que j’ai fait la découverte de ce phénomène de la symétrie, la nuit du dimanche 3 avril 1977.
Je suis sûr maintenant que c’est de là que mes Ancêtres ont été déportés vers Haha après la défaite des Berghouatas, non pas face aux Arabes venus d’Orient mais face à d’autres imbéciles Amazighs, la honte de leur race, et dits des Almohades, les fossoyeurs de notre Amazighité, indépendance, dignité et liberté.
Le fondateur de cette dynastie,Ibn Toumarte, un fou d’Allah, entendre par là un fou du pouvoir , car la religion a toujours été et le reste le moyen efficace de mobiliser des imbéciles, de la chair à canons, pour aller à la conquête du pouvoir et de la richesse, est allé étudier l’Islam au Proche Orient et il a enterré la civilisation et les lumières de ses Ancêtres pour les remplacer par la sauvagerie et l’obscurité des bédouins et coupeurs de routes de la péninsule arabique.
Mais l’ISEO a voulu , par-delà les siècles et les injustices passées et oubliées , que le petit fils des Berghouatas que je suis , relance le flambeau Berghouati du cœur même de leur cité d’Anfa et de Tamsna.
Ce flambeau appartient à tous les Marocain.e.s, Amazighs, juifs et Arabes dignes de ce nom !
L'identité est le corps de la religion.
La religion est l'esprit de l'identité.
Dieu est l'âme de la religion et de l'identité.
Les Amazighs (Berbères) ne peuvent pas survivre avec une identité, une religion et un Dieu étrangers.
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Commentaire N° : 1 Par: id Bawⵣiki Le : 2018-04-12 Titre: Aguerrame nous entraine dans bien des sujets et des réflexions , il serait trop long de tout commenter. Pays: Spain
C'est vrai que les berbères accordaient à certains animaux des qualités et des pouvoirs comme par exemple "Boumhemd" (l'hérisson) animal petit, malicieux, intelligent, discret et hors d'atteinte des prédateurs, ce qui nous amène à dire que probablement les berbères sont à l'origine des croyances des pharaons. N'oublions pas que les berbères ont vécu en Egypte avec leur langue (tamazight) bien avant les dynasties pharaoniques.
Dans le Souss on ne devient pas Tagourramt si on a pas fait ses preuves, souvent par des guérisons avérées ou des prédictions qui se sont avérées justes. C'est pour dire que les berbères croient au réel au vécu et non à l'abstrait et si l'arabo-islamisme n'est pas venu pour les obsucrantiser , .
Pour finir, il faut dire que l'histoire des berbères est dense dans sa multiplicité et sa diversité, car elle remonte à des milliers d'années et si on en connaît que le millième c'est déjà beaucoup.
Commentaire N° : 2 Par: tarix Le : 2018-04-13 Titre: Pays: Canada
C'est un plaisir de lire un des rares Amazighs encore lucide, comme Da lmouloudh ath Maamr, kateb yacine
Thanmirth
Commentaire N° : 3 Par: id Bawziki Le : 2018-04-15 Titre: 2è volet, le 1er n'a pas été publié par Amazighword: souhaitons lui longue vie. Pays: Spain
Oui, les Amazighs disparaîtrons s'ils adoptent une langue une philosophie et une religion étrangère, qu'ils ne comprennent même pas.
D'un autre côté, ils ne disparaîtrons jamais car ils sont accrochés à leurs terres contre vents et marrées et l'histoire l'a prouvé plus d'une fois. Ceux qui croient qu'ils vont finir par arriver à leur arracher leur identité par toutes sortes de moyens(ex: Tounes) et continuer à en profiter, se font des illusions. Aguerrame sait que la roue tourne.