Par : Moha Moukhlis
L'une des caractéristique principale de la pensée totalitaire et totalitariste est sa vision manichéenne du monde : celui qui n'est pas avec elle est automatiquement contre elle. C'est le propre de la pensée arabo-baâthiste recyclée en arabo-intégrisme qui estime que son unique vision du monde est la seule juste : la Vérité révélée. Cette topique est à l'image de Dieu, absolue, immuable et intouchable. L'on imagine aisément ses dégâts, une fois promue comme source d'inspiration pour la formation des futures générations, notamment par le biais de l'école. L'arabo-intégrisme se veut exclusif et exclusiviste. Une expérience morbide qui fait de la mort, par la violence et l'horreur, un moyen et une fin. Du nihilisme à l'état pur.
L'arabo-intégrisme exprime la situation d'une société (arabo-intégriste) bloquée, incapable de s'adapter, de changer pour accompagner les bouleversements du monde. C'est une pensée qui se replie sur elle-même et qui s'accroche à un passé fantasmé et anachronique, qui voudrait, pour avancer, faire marche arrière. Aveugle, figée et utopique, cette topique va jusqu'au bout de « sa » logique : la mort comme ultime recours. La violence comme unique réponse. La jubilation dans l'horreur du meurtre et du crime.
Elle juge l'Occident laïque et moderniste comme univers de la dépravation et de la déchéance. Vision qui se traduit chez les barbus par la notion de « Dar Al Harb ». Elle s'inscrit à contre courant de l'Histoire qui avance. Elle développe un discours moralisateur centré sur le cultuel et le rituel : elle ressemble à une coquille vide, rongée de l'intérieur, érodée par le temps qui inlassablement passe indifféremment. Elle n'a plus de repères et avance sans boussole aucune, dans l'incertitude. La mort en constitue une forme de « révolte », une solution qui abolie le réel et résout les contradictions.
Dichotomique par son essence totalitaire, elle s'érige en lois divines implacables. Se positionne comme instance de jugement infaillible. Et au bout de sa limite, elle prône la violence et en fait un mode de résistance « héroïque ». Tel un personnage de tragédie, cette pensée despotique, consciemment ou inconsciemment, réalise qu'au bout du chemin pointe la mort inéluctable. Et pour juguler cette dernière, et parce que l'unique phénomène qu'elle sacralise est la langue (arabe), elle développe une rhétorique enflammée, hyperbolique et « oxymorique » comme subterfuge pour transcender le réel. L'épithète et la métaphore deviennent des moyens de ralliement pour accéder à un ailleurs paradisiaque.
Des « penseurs » charognards et véreux, au service de cette doctrine de la mort alimentée par les wahhabites séoudiens continuent à développer un discours schizophrénique pour « épater » les consciences. Ils s'opposent à une laïcité et un modernisme que l'occident a promus comme valeurs universelles qui produisent le progrès et font avancer le monde. Inaptes à défendre la rupture, ils s'enlisent dans un « raisonnement » qui tourne en rond.
L'arabo-intégrisme est aux antipodes de la civilisation. C'est un discours grégaire, primitif. C'est la voix d'une meute qui aboie. C'est la barbarie érigée en mode de pensée. C'est la loi de la jungle. C'est la répression dans toutes ses formes. C'est la négation de la vie.
L'occident laïc a permis à l'humanité de sortir du sous développement, améliorer ses conditions de vie. Il a enfanté les droits de l'homme, de la femme, de l'enfant et du citoyen dans la douleur et dans le sang. Après des décennies de lutte et de combat. Il a innové pour inventer des moyens de transports terrestres, maritimes et aériens. Il a développé des technologies de pointe pour que nous puissions mieux dialoguer, mieux communiquer. Mieux vivre. L'arabo-intégrisme fait exploser des voitures et des trains, détourne des avions, fait sauter des ponts, utilise des portables pour déclencher des bombes et fait des prières quotidiennes pour demander au créateur la destruction d'Israël, la mort des « mécréants »et de tous les « infidèles ». L'Occident s'attelle pour lutter contre l'esclavage des enfants et des femmes, l'arabo-intgrisme continue éventre femmes enceintes, violer, sodomiser et massacrer des enfants. Partout dans le monde, l'arabo-intégrisme sème la mort. Fait de la religion son fonds de commerce. Kidnappe des communautés sous développées. Fructifie son commerce morbide. Au nom de Dieu.
Au Maroc, le pouvoir s'enlise dans ses propres contradictions. Il s'accapare le champ religieux pour légitimer ses politique et se trouve confronté à l'arabo-intégrisme qui, lui aussi, se pose comme alternative pour le régime. Des congrégations arabo-intégristes sont créées et agissent dans l'impunité totale. Elles servent de caisse de résonance aux discours exogènes et se livrent à la « benladinisation » des consciences au sein des lieux de culte transformés en podium pour distiller un discours de la haine et de la xénophobie.