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Tamazighte: une culture et une civilisation
 
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Observatoire de la presse

La romance de Moha u Hammou azayyi et ses compagnons

Je ne saurais trop présenter dans sa substance cette belle œuvre de notre ami à tous, Lahcen Brouksy connu par ses multiples escapades dans la littérature politique marocaine.

C'est avec délice que j'ai lu d'un seul trait cette belle contribution, attachante, captivante, attrayante par son contenu et son contenant à couper le souffle. J'étais ravi d'en lire avec intérêt et satisfaction le manuscrit avant la parution de cette belle œuvre qui fera date, qui fait déjà date et dont on se rappellera, une œuvre qui interpelle les bonnes et mauvaises consciences, une œuvre qui met deux mondes, deux cultures sous les phares de l'histoire, le vrai et le faux, le rural fait d'une seule étoffe et le citadin belliqueux et corrompu. Le texte est émaillé de métaphores retentissantes : « le chêne robuste et le roseau qui s'incline aux désirs des vents ».

Sous et avec une plume légère et raffinée, un fleuron dédié à la gloire des aïeux vient de naître. Avec cette fresque délicieuse, je dirai à son auteur qu'il est un fou. Mais comme avait dit Moha u Hammou a Hammou Youghcha « j'aimerai avoir comme toi beaucoup de fous dans ma tribu », celle des imazighens dans leur fougue à la recherche du temps perdu.

Le titre est un arbre qui cache une forêt dense faite de tous ceux et celles qui ont fait honneur et don en chantant, de leur vie, sans importance, à cette terre nourricière, de valeurs, de culture, du « moi » profond, loin de « l'être » et du « paraître ». Il est une réécriture d'une évidence qui s'évanouit, combattue par une pensée unique qui engloutit la diversité et la richesse qui nous sont léguées par nos aïeux épris de façon atavique de justice, de convivialité chevaleresque, d'ouverture et de tolérance. Elle est une romance qui chante la gloire d'une vie ardente dont les rochers, les forêts, les sapins, seront témoins d'une éclaircie qui éclaire la vision des ces grands hommes vertueux dépositaires d'une histoire qui a donné le temps au temps et qui a su donner aux valeurs et à l'éthique toute les valeurs qu'elles méritent. Elle est une symphonie des montagnes meurtries par le temps dans ses espaces pluriels faits de probité, d'honneur, de fierté, loin du plat pays.
Cette romance qui équivaut une magie des rêves est une tragédie des hommes qui ont vécu ces péripéties sans pouvoir y changer grand-chose.

Sur le plan des thématiques, la contribution a su ainsi se faire multiforme. Au fait, Moha ou Hammou était mis par l'auteur sur le piédestal. Mais, la profondeur est toute autre. Des entrailles de l'histoire millénaire des imazighens, aux multiples conquêtes, aux intrigues internationales, cette belle œuvre nous plonge dans des interrogations, des malentendus, des ambiguïtés avec l'histoire, des faux vrais, du mal vivre que notre jeunesse ressent souvent avec amertume, du moi perdu, du paraître que je ne souhaite pas être. Une escapade, une odyssée qui nous ramène dans un style envoûtant au siècle que nous vivons.

Les mots glapissent joyeusement dans tous les sons, dans tous les sens, font rêver, hallucinent par leur connotation sublime, intriguent par leur alchimie magique, hors du temps et dans le temps.
Un ballet de souvenirs, souvent obscurs et bouleversants, assaille l'esprit jusqu'à hanter les rêves. Comment dans ces conditions, ouvrir l'écriture à la vie des hommes morts que seule l'imagination fait revivre dans une révolte intellectuelle de ne plus laisser « les morts aux morts » ?

Ces personnages illustres sont des musées du silence. Tous ces martyrs ont été ignorés par l'histoire. Mais ils sont vivants dans le secret des consciences lucides. Et comme disait Saint Augustin « les morts ne sont pas des absents, ils sont invisibles » ou comme dit Hassan Aourid dans l'un de ses poèmes amazighes: « Les morts ne meurent jamais quand ils habitent les cœurs de ceux qui les aiment ».

Cette contribution rentre avec préméditation dans leur vie intime et par effraction. C'est ce grand sommeil qui était au cœur de la vie qu'il faut saisir et interroger. L'écriture fait revivre, exorciser l'oralité

V. Hugo a fait revivre dans « Les misérables » des personnages comme Gavroche et Cosette.
L'auteur a enfin, comme Hugo, mis sa plume, comme Franz Fanon, A. Memmi et autres, au service des damnés de la terre, les oubliés de l'histoire, les humbles, les imazighens dont il fait partie. Il se réveille étourdie, d'une léthargie accablante avec le repentir en prime. Il adhère à Gaston Bachelard, dans « La philosophie du non », à Camus dans « L'homme révolté », à Alain et à d'autres…qui disent non pour dire oui à la vérité.

L'auteur a contribué par sa plume exquise faite dans une alchimie de mots, de sons et de sens, à immortaliser, à faire revivre Moha u Hammou et à dévoiler tout un pan de l'histoire des imazighens dans le dit, le mal dit et le non dit.

Historien, il n'est pas, il nous livre une contribution d'histoire romancée avec délicatesse et subtilité. Moi, historien je suis, j'en fais une lecture littéraire. Cette contribution est le fruit de rencontres avec des hommes très âgés des Ayt Hkem, qui ont été les enfants des vaillants guerriers qui ont dit non au protectorat de 1912 à 1936.

Ce n'est pas un récit historique, c'est un roman-récit. La littérature permet à l'auteur de rester libre. Elle lui permet de rendre compréhensible la tragédie. L'histoire n'est pas toujours un fleuve tranquille. Elle est l'œuvre des peuples dans leur générosité et leur médiocrité. Elle met en face deux sociétés, celle qui tourne avec le vent et celle qui contrarie les vents.

Les aristocrates des montagnes, Moha u Hammou, Moha u said, Moha n Nba, Itto et ses enfants, Abdelkrim El Khettabi, Assu u Basslam, Imhiwach, U Skunti, Nguadi et d'autres nombreux jonchent ce récit qui est un théâtre de vie et un théâtre de mort.
Ce temps qui a fait ces hommes, nous les rendus encore plus grands. Ils étaient des hommes d'ouverture culturelle, à la limite des utopistes. Ils croyaient ce qu'ils faisaient et faisaient ce qu'ils croyaient.

Ces hommes braves, morts les armes à la main, ont témoigné. Il faudrait donc en les refaisant revivre, témoigner pour eux dans ce Maroc des mystères où parfois les morts parlent aux vivants.
Le ciel et la terre vivent en harmonie dans un langage silencieux que ne comprennent que les hommes de la terre. La nature et la terre sont une mère.

Le récit met en exergue le rôle de la femme et son importance dans la vie sociale et dans la symbolique. Elle est femme et non femelle. Elle est une force.

Le temps est maître souverain. Il anoblit, enrichit quand on le sert. Il rend servile quand par triche ou le dessert. Dans cette conception des espaces, la tente exprime la liberté de l'homme. La liberté a été jugulée par la loi de la civilisation des murs, par le droit pénal de faire et l'obligation de ne pas faire. Le burnous est un symbole de dignité. Il signifie l'allégeance, la protection, de l'aide contre l'adversité.

Les hommes d'autrefois étaient durs pour exister, forts pour endurer, moraux pour être respectés, car ils se respectaient, loin de l'égoïsme d'où naissent tous les maux.
Cette publication reprend toutes les grandes valeurs des imazighens, valeurs invétérées à ces hommes de l'espace naturel.

L'auteur fait le parallèle entre l'amazighité et la Grèce antique, Rome, comme s'il voulait mettre la première au firmament des grandes civilisations que l'humanité ait connue au carrefour des grands boulevards de son histoire millénaire.

Sans le rôle de la femme, rien qui vaille. Incontournables dans la transmission du savoir, de l'histoire et des coutumes. Kdita est un monument de la mémoire collective. Elle milite pour que la mort de la mémoire d'une culture qui n'a pas d'âge s'ensuive. Et c'est parce qu'elle est ainsi, qu'elle est légendaire, belle, mystérieuse, ravissante.

La tragédie amazighe est faite d'espoir, d'espérance et transforme l'homme amazighe en l'espèce Il incarne le sens de la durée du temps, qui apprécie la patience, supporte l'endurance.
De la tragédie naissent la pensée, l'écriture, le savoir. Haroun, un fin connaisseur juif de l'histoire antique du pays disait : « Tout ce qui vous échappe est en vous » et j'ajouterai avec Henri Michaux : « Ce qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi ».

Cette contribution majeure est une série de messages adressés aux imazighens. Elle est sans concession. L'imagination soulève des montagnes. Et sans utopie, il n'y aurait ni écrivain, ni sculpteur, ni peintre, ni prophète.

La liberté est une guerre. Elle est un combat permanent, d'abord contre soi-même. Elle est fugitive, fuyante comme un mirage.

Cette œuvre magistrale est une quête « à la recherche des temps perdus » et des temps à retrouver. Elle rend hommage au cheval en faisant référence à sa place prééminente dans la société amazighe. Que dire du cheval d'Alexandre le Grand, celui de César et tant d'autres.

Toute la substance de la culture innée des imazighens, héritage d'un passé plusieurs fois millénaire, jonche cet ouvrage sans encombre. Avec conviction et sans relâche, la décision est prise : Moha ou Hammou, de concert avec les siens décrète de faire la guerre aux envahisseurs.

En revanche, les hommes des villes qui sont habités inexorablement par la civilisation des murs, ont préféré s'astreindre à économiser leur vie, sentant le danger venir. Altruistes, ceux des campagnes marchent à l'encontre du vent qui souffle, qui fait fléchir les âmes individualistes, corrompues et sans conviction des valeurs de la collectivité où l'individu s'efface.

Moha Ou Hammou est reçu dans la pure tradition amazighe, en Seigneur par amghar Hmad ou Mouloud des Ayt Alla.

Sans palabres et sans détours, les questions fondamentales se posent ainsi dans une simplicité tragique : Fallait-il aller à la guerre ou pas ? Et jusqu'où aller dans les affrontements ?
Elles sont d'importance, elles requièrent l'adhésion et l'implication unanime de tous. Le moment est solennel. Moha ou Hammou est consacré par ses pairs dans sa conviction la plus profonde : la mort dans la dignité et non la soumission argentée, mais déshonorante.

Moha ou Hammou doit chercher des alliés, Moha ou Said d'El Ksiba, Sidi Lmekki amhawch, et sans doute Aassou ou Basslam et d'autres, car les grands destins transforment les hommes.

Après avoir fait la guerre des mots, de la parole pour inciter les tribus hésitantes à s'aligner sur lui, Moha ou Hammou procédera à la politique de la communication avec Abdelkrim El Khattabi.
Des personnages comme Moha Ou Hammou, cheikh Bouazzaoui, Assou ou Baslam, El Khattabi, Sidi El Mekki, Skounti et d'autres, nombreux et essaimés, nous rappellent ce que disait Saint Augustin et Hassant Aourid. Brouksy en est le détonateur qui réveille les consciences à commencer par la sienne, lui qui était pendant longtemps dans le maillage du Makhzen omniprésent d'alors.

Vint alors la période de la métamorphose. Le Maroc se transforme à vue d'œil. « Deux sociétés superposées, l'une servant l'autre, dans l'infériorité imposée par celle qui était devenue maîtresse du destin de l'autre qu'elle tenait à sa merci pour une bouchée de pain ».

Des sorciers politiciens prévoyaient un âge d'or pour le Maroc futur, un paradis du bonheur, du progrès. Mais quand des voix rares ont pensé que la Maroc n'irait pas forcément vers le « bien », elles furent combattues ou traitées de barbares, d'ignorants, de troublions, d'anarchistes, de second ordre.

L'ambiguïté a marqué l'histoire contemporaine. La métaphore du loup maigre mais heureux, et du loup gras avec un collier au cou en dit trop. Un peuple décadent perd sa liberté.
Les équilibres étaient les fondements de la gouvernance. Quand le centre est pourri, la périphérie perd sa probité.

Ce sont ces silences de l'histoire qu'il faut décrire. Cette œuvre l'a fait autant que faire ce peut. Brouksy y trouve l'envol, la liberté de planer sur des airs dévastées par la promiscuité polluante des temps modernes sans modernité, des temps où le paraître succombe le « moi » pluriel, la substance d'un passé qui se conjugue prestement au présent.

Deux mondes se juxtaposent, se tournent le dos, s'ignorent. La fracture entre l'urbain et le rural va s'élargissant, fracture héritée du passé qui inexorablement continue sa marche dans le présent. Avec elle, des femmes et des hommes sont jetés sur la chaussée du désespoir et du non retour. Les valeurs de solidarité, de communion ne sont plus qu'une parure magique qui disparait dans le lointain des mirages de la condition humaine faite de pulsions, de perversions sans vergogne.
L'oracle a ainsi parlé : « Tu vas perdre la guerre, mais ne perds pas l'histoire », car la mort tragique renait plus tard sous forme de légende.

Le mysticisme « naturaliste » a simplifié la vie des grands hommes vertueux qui ne troquent pas la vie contre la liberté. Moha Ou Hammou est réinventé par la conjonction du temps et de la mémoire. Ce temps n'était pas fait pour vivre, mais pour mourir dignement et avec élégance aristocratique, dans le sens amazighe le plus singulier.

Cette œuvre remet en équation le personnage troublant du premier résident général Lyautey dont la personnalité est fortement controversée. Il était un personnage complexe. Il était dans le fond monarchiste au service de la République, général qui méprisait l'esprit militaire, catholique défenseur de l'islam, légitimiste qui choisit un sultan à sa convenance, inventeur d'un protectorat qui pratiquait la gestion directe et un dirigeant imbu de son autorité, mais qui dénie celle de sa tutelle. L'homme déroute .

Cette œuvre nous rappelle, nous interpelle sur les principales valeurs des imazighens : La sacralité de la terre, du village, la démocratie directe, l'honneur, la liberté de la personne tout en étant au service du groupe, la femme, les orphelins, la tolérance, l'ouverture, l'hospitalité, la solidarité, l'ordre social, la protection, dont izerfanes retracent toute la substance.

Le général Guillaume disait : « Aucune tribu n'est venue à nous dans un mouvement spontané. Aucune ne s'est soumise sans combattre… ». Et le Général Huré faisait autant dans la guerre de Bou Gafer en 1933.

La mort de Moha ou Hammou azayyi a aiguisé la guerre et la résistance dans les Atlas. La guerre, l'école ont encore creusé le fossé entre les milieux urbains et ruraux. La guerre culturelle a entrainé la destruction de la personnalité de l'homme amazighe.

En 1934-36 les élites urbaines de Rabat, Fès avaient des diplômés. De l'autre côté, c'était le désert culturel chez les ruraux et les jeunes imazighens des Atlas.
Le dressage des imazighens leur a soustrait la culture de leurs ancêtres, ce qui s'est traduit par une peur lancinante devant l'autorité.

La responsabilité était le noyau de la culture amazighe. Elle est individuelle et collective, ce qui induit une morale sociale sévère et explique l'ouverture, la tolérance, l'amour, l'hospitalité qui vont à l'encontre de la civilisation des murs.

L'inconscience voulue cultive, de façon sournoise, le déni de légitimer les actions insurrectionnelles, comme s'il s'agissait de faits divers sans résonnance nationaliste, culturaliste et patriotique. Elle jette l'anathème sur le courage, la bravoure, la mort pour le pays.

C'est par la culture que l'on reconnait les grandes civilisations. Ce voyage historique du temps virtuel a fait entrevoir un conflit des cultures, une histoire rêvée, inaccomplie, des esprits inassouvis. Le vieux Maroc était le produit de l'équilibre des cultures plurielles, ce qui s'est produit en 1912, c'était une déculturation du Makhzen.

Quand le Makhzen était juste, régulateur, il était respecté. Entre 1912 et 36, il a été dénudé, déchu de ses qualités.

Le protectorat visait la destruction du Makhzen en son nom. Il était aidé par la petite bourgeoisie. Il met en avant son archaïsme, son arbitraire et ses abus. Le protectorat ne visait qu'une chose, affaiblir et détruire les structures du vieux Maroc.

Ceux nombreux qui avaient porté l'étendard contre la pénétration coloniale étaient de souche makhzénienne. Ils se sont heurtés au protectorat et ses acolytes citadins.

L'ouvrage invite à revisiter l'histoire. Il est une quête de remonter en surface la vitalité naturelle des anciens contre le mal de vivre d'aujourd'hui et de rendre poches des hommes illustres, géants, du passé pour le souvenir, alors que d'autres voix incitent à laisser « les morts aux morts ».

Le souvenir de ce passé est source de bonheur, mais aussi de tristesse et de mélancolie. Moha ou Hammou adonné l'exemple du courage et de la ténacité.

Après 1921, Miâmmi n tfasiyt, le fils de Moha poursuit le combat contre les français de concert avec Ichqirn et Ayt Sukhman, Aghbala, Tafilalt. En 36, il gagna Ifni.

Toute la thèse défendue par les hérauts du protectorat ne repose que sur un faux : moderniser le pays, installer l'ordre, l'autorité, soutenir le pouvoir du sultan.

La réalité est tout autre. Elle est réponse à la situation interne de la « métropole » où sévissaient le chômage, les difficultés économiques. Les richesses du Maroc sont alléchantes.

Lyautey procéda dans ses desseins à la manipulation des chefs de zawiyya. Sidi Mha faisait sa soumission à My Youssef le 27/6/1923. Il fut nommé caïd.

Dans ce contexte se profile le duel entre les deux grandes familles aristocratiques : les Glaoua et Imehzanes. Deux traits de caractères distincts. Cette compétition d'influence faisait le jeu de Lyautey. Allié des Ihansalem, Assu u Basslam ne cache point son aversion au Glaoui.

L'auteur n'a pas été tendre avec la koutla, et il a raison, car celle-ci nourrit le syndrome de la bipolarité et l'opposition d'une culture à une autre.

Le mouvement de 1944, n'était que le continuum de l'isolement politique de 1934-36. Il portait les mêmes stigmates qui avaient entraîné un tir de barrage contre le monde amazighe.

Le mouvement de 1944 a délégitimé toute cette période de sang et de larmes des montagnes. L'élite urbaine avait peur en 44 que la France ne s'entende avec les forces amazighes, marginalisant in fine la minorité de l'élite urbaine.

A une question posée à J. Berque au collège de France, celui répondait ainsi : « Nous vous avons tendu la perche, vous ne l'avez pas saisi. Tant pis pour vous ».

Le Maroc a répudié avec le boulet des quiproquos identitaires, en officialisant la langue amazighe et en réhabilitant l'histoire du Maroc. Celle-ci ne fait que commencer après avoir évacué les contradictions internes.

Cette contribution est également un message majeur adressé aux jeunes générations.

Ce récit a fait réveiller les hommes de l'histoire, qui vivants, étaient considérés dangereux pour avoir affronté les puissants, qui, maintenant morts, demeurent pour les générations actuelles et futures, des modèles de patriotisme et des géants…et pour devenir à leur image, des héros pour leurs enfants et leurs petits-enfants. Il s'agit de la résurrection de « l'homme marocain », dans toute sa plénitude historique.

Le temps meurt, se meurt. Hmad ou Mouloud était ivre de mélancolie, car un seul être Moha ou Hammou, lui manquait et tout pour lui était dépeuplé.

Cette romance est celle des hommes et des femmes, qui se mesuraient avec le temps, d'abord celui de la Nature, des saisons et ensuite biologique. Mais derrière ce dernier se profilait toujours la mort.

Toutes ces interrogations sur ces personnages illustres, Moha ou Hammou, Hmad ou Mouloud, El Bouazzaoui, Assou ou Baslam, El Khettabi, Moha n Lksiba, Moha n Ba, itto tazayyit, kdita, Mellouka, Harroun et d'autres sont découplées par ces temps chargés de les traduire, par les narrations en images, en peinture dans un récit, qui est un agencement d'événements, dans une relation avec la temporalité.

La force des hommes et des femmes imazighens est de vivre par métaphores, récits poétiques qui expriment la haute manière qu'ils ont de concevoir leur vie présente et future, marquée par l'expérience du temps, même si, elle est pénible. Mais la saveur du temps fuyant ne reviendra plus jamais tel qu'il était.

Tout est périssable sauf les concepts liberté, égalité, justice quand ils adhèrent à une volonté, à une conscience, à une conviction enracinées dans une longue histoire, dans une civilisation. Et ce n'est pas en criant la douleur, le pessimisme, la tragédie que les imazighens choisiront leur destin.

Il faut trouver dans la mémoire de bons sujets pour faire revivre l'histoire, la remettre debout, l'accepter telle qu'elle est et la communiquer aux générations du présent et du futur, car le savoir peut se faire obéir par le pouvoir politique parce qu'il est source de lumières. Le savoir, l'intelligence, la pensée et la sagesse permettent de retrouver la culture, la dignité et l'identité.

Enfin, cette belle ode rendue à l'homme vaillant de la nature est reprise par Hha Oudadess dans un beau poème qui clos la marche de cette belle escapade où tous les grands des mondes anciens et modernes se conjuguent dans une symbiose exquise et attrayante.




Auteur: Mohamed El Manouar


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