Le romancier Mohamed Akunad vient de publier un deuxième roman en langue amazigh intitulé «ijjigen n tidi» ( les fleurs de l’effort). En effet, après son premier roman «Tawargit d imik» qui a connu un succès retentissant auprès des lecteurs et  qui sera prochainement traduit en français par Lahcen Nachef, l’auteur nous présente dans ce nouveau roman, un personnage typiquement amazigh, qui bien qu’ayant immigré en France comme mineur au milieu des années soixante-dix, n’a pas oublié ses racines,et est resté profondément attaché à sa terre d’origine. Malgré l’exploitation et le peu de considération dont il jouissait auprès des habitants de son village natal et les mauvais traitements que lui infligeait son employeur puisqu’il était engagé comme berger par un notable local, il a décidé de revenir au bled et de s’y installer.

Le roman se présente sous forme d’une  remémorisation de cette vie d’enfance et d’adolescence vécue dans la douleur et la frustration par le narrateur. Du haut de la véranda de sa nouvelle maison qu’il a construite non sans fierté avec la « fortune  amassée » durant les longues années passées dans les mines du Nord, il se livre à un interminable monologue fait de flash-back sur ce qu’était sa vie dans le village avant qu’il ne soit enrôlé , comme des centaines de jeunes de son âge, par le tristement célèbre « Moura » et sur sa vie de mineur et sur ce qu’il a enduré en terre étrangère .Ce roman est une véritable description psychologique et sociologique de l’évolution des mœurs et des mentalités que l’auteur dépeint avec un brin d’humour fort plaisant.